Les Chrono Kids 1&2

Qui ne connaît pas Zep, le créateur de Titeuf, devenu une légende chez les jeunes fans de BD, conquérant la télé et les magasins de jouet ? L’esprit du gamin à la houppette s’est même étendu au-delà de son personnage, avec la publication d’un magazine, Tchô !, et d’une collection de BD au sein de Glénat, Tchô ! La collec… C’est dans cette collection que s’inscrit la série des Chrono Kids dont Zep est le scénariste et qui compte pour le moment deux tomes.

Stan&Vince ne sont pas particulièrement connus dans le milieu de la BD jeunesse. Mais ce n’est pas étonnant de les retrouver ici vu leur goût pour l’éclectisme : bande dessinée (la série Vortex, divers comics pour des éditeurs américains), cinéma (décors de films et même réalisation d’un court-métrage, Métal Brutal), publicité… Les Chronos Kids est donc l’occasion d’ajouter une nouvelle corde à leur arc de dessinateurs.

Un téléphone à voyager dans le temps

Le pitch est simple : Adèle et son frère jumeau Marvin, pas particulièrement doués à l’école (et notamment en histoire), dénichent aux puces un téléphone portable aux propriétés spéciales : il permet de voyager dans le passé. Les deux gamins en profitent pour visiter tout un tas d’époques, soit pour préparer leurs devoirs, soit pour frimer auprès des copains. Mais leur inconscience n’a d’égale que leur ignorance… En une douzaine de mini histoires par album, on les retrouve ainsi à la préhistoire, chez les gaulois, à l’époque de Napoléon ou juste trente ans en arrière.

Humour potache et situations rocambolesques

Zep et Stan&Vince ne cachent pas leurs intentions : il n’est pas question d’exploiter le potentiel pédagogique du voyage temporel, mais d’aligner les gags à destination d’un jeune public. Ils privilégient ainsi les petites histoires à la grande, n’hésitant pas à ridiculiser des personnages historiques importants comme Napoléon, Leonard de Vinci ou Charlemagne. Cet humour potache, à la portée de tout le monde, est la marque de ces albums. Le décalage entre la vision stéréotypée qu’ont Adèle et Marvin de l’Histoire, et la réalité, provoque des situations rocambolesques qui se jouent des paradoxes. Ajoutons à cela un père lunaire qui ne s’aperçoit de rien, et on obtient une recette efficace pour stimuler les zygomatiques de nos chères têtes blondes.

Les auteurs en profitent également pour placer dans les décors des dizaines de références plus ou moins culturelles, allant de Titeuf et Vortex, évidemment, à H.G. Wells, en passant par Tintin et Astérix. Notre propre époque en est aussi pour ses frais, la Star Ac’ et les chanteurs à minettes s’en prenant plein la tête – ce qui réjouira les plus grands d’entre nous.

Côté dessin, Stan&Vince adoptent un style plus simple que leurs BD adultes. Mais cela ne les empêche pas de composer des décors riches et variés – le principe des cette série s’y prête – et des personnages loufoques. On retrouve en particulier leur goût pour les monstres et les grosses bestioles – avec parfois quelques scènes plutôt morbides qui pourraient choquer les plus jeunes des lecteurs.

Au final, Les Chrono Kids est une série amusante qui ravira un public entre, disons, 10 et 15 ans, à l’image du personnage de Titeuf qui a fait naître cette collection. Et même pour les adultes, ces BD ne sont pas désagréables.