Jeunesse
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Parfaiteville

Aux éditions : 
Date de parution : 01/12/08  -  Jeunesse
ISBN : 9782913741782
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3   - le 31/10/2017

Parfaiteville

Un album jeunesse qui construit un univers de science fiction, c’est plutôt rare. Et bien en voici un tout récent : Parfaiteville. Ce livre vient de paraître aux éditions L’atelier du poisson soluble. Lors d’une résidence au musée départemental de la céramique de Lezoux, Claire Cantais, l’auteur, inspirée par certaines sculptures du musée, a élaboré ce livre dont l’ambiance rappelle quelque chose du très célèbre 1984 de Georges Orwell.

Voyez plutôt l’histoire…

"Ce matin là, Léon allait enfin devenir citoyen de Parfaiteville ! Mais tout semblait un peu trop parfait pour être honnête… ". Méfiant, il découvre que derrière leurs beaux visages, les Parfaits ne sont que des robots. Avec d’autres, il grippera la belle machine de ces pantins, détruira cette ville-vitrine et rendra la ville à la vie, à ceux qui en ont été écartés.

Claire Cantais propose une fable de science fiction bien construite mais sans surprise où la liberté et la vie reprennent le pas sur la beauté froide, uniforme et totalitaire. Comme Léon, on ne sait rien de cette ville, de ses maîtres et de leurs objectifs, mais ce que l’on découvre est aberrant et inhumain : le seul travail offert aux hommes est de fabriquer ces robots qui vivent à leur place. Seuls quelques-uns ont perçu la face aliénante de ce projet de ville parfaite. L’intrigue est simple et traitée un peu rapidement, mais l’atmosphère créée par l’alliance du texte et de l’illustration donne une bonne structure à l’album.

Le texte court et accessible - malgré un vocabulaire créé pour les circonstances ("les parfait(e)s", "le comité d’accueil parfait "…) – prend son ampleur grâce aux illustrations en collage qui rappellent le caractère artificiel de cette ville parfaite. L’auteur y insère quelques clins d’œil à notre société de la consommation et du spectacle : clichés des années cinquante, photographies de mannequins de vitrine. Le décor apparaît souvent comme l’élément le plus important : gris et oppressant au début (il barre l’horizon), il devient plus coloré, plus diversifié et plus vivant au fur et à mesure que la fable trouve son issue.

Ce livre nous renvoie un sombre questionnement sur notre propre société qui met à l’honneur une beauté conformiste. Les hommes seraient-ils destinés à fabriquer des mannequins qui occuperaient, à leur place, l’espace de la vie ?

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