La Danse du fantôme

James Mc Kay est un jeune auteur anglais de bandes dessinées qui gagne sa vie dans l'industrie du jeu vidéo. C'est à Angoulême, en 2006, que les éditions Mosquito le remarquent et décident de publier le premier tome de La Cité des secrets.

Hommes primitifs contre hommes évolués irrespectueux de la Nature

Oona est originaire du désert, où son peuple était traqué par les Mangeurs de chair. Mais elle et ses compagnons ont découvert la Cité des secrets, source de vie. Malheureusement, ce havre de paix et de vie est en danger. Les habitants de la cité blanche veulent se l'accaparer pour en puiser toutes les ressources. Oona, recueillie par une tribu primitive, va tenter d'empêcher la destruction de la vallée regorgeant de richesses.

Des qualités graphiques indéniables mais un scénario ordinaire

Le personnage principal de la série La Cité des secrets est Oona, jeune femme magnifiquement mise en images par James Mc Kay. Elle évolue dans des décors post-apocalyptiques également de grande beauté et doit affronter de terribles dangers : dinosaures, cannibales, soldats de la cité blanche... Mc Kay a des qualités indéniables pour le dessin des personnages (surtout en ce qui concerne l'expressivité des visages). Le découpage des planches est très classique et l'auteur se contente souvent d'un certain minimalisme pour la plupart des décors. Toutefois, le résultat final est bon.

Le scénario de La Cité des secrets n'a pour sa part rien de bien extraordinaire. C'est le récit d'une persécution de tribus primitives, vivant dans un havre de paix et de vie entouré d'un désert, par une civilisation avancée exploitant à outrance les ressources environnementales.
Toutefois, en plaçant le lecteur aux côtés d'une jeune femme sensible recueillie par les tribus primitives, Mc Kay laisse entrevoir de l'intérieur l'horreur de la destruction de la Nature. Les pollueurs, les ravageurs sont les ennemis de tribus inoffensives (en comparaison des escadrons d'avions et des escouades de soldats bardés d'armes énergétiques) qui veulent perpétuer leur mode de vie ancestral et animiste. La Danse du fantôme est une transposition, ni plus, ni moins, de la lutte des tribus de la forêt amazonienne contre les exploitants agricoles brésiliens faisant empiéter leurs terrains sur la jungle, le tout dans un cadre futuriste. Les moyens des Cantii, des Trinovantes ou des Iceni sont pareillement dérisoires face à la supériorité technologique de la cité blanche. Leur avenir est incertain. Le suspense est à son comble à la fin de l'album. Oona sauvera-t-elle les tribus ?

James Mc Kay réalise, avec sa première série de bandes dessinées, un excellent travail. Il s'améliore, en plus, puisque la qualité des dessins de ce tome 2 est légèrement meilleure que pour le premier. La Cité des secrets souffre par contre d'un scénario un peu confus et classique, mais c'est une fable écologiste qui saura toucher les lecteurs soucieux de l'environnement.