Le Jeu de pourpre
Makyo, alias Pierre Fournier, est né en 1952 à Dunkerque. Scénariste de bandes dessinées, il a abordé tous les genres, du policier au fantastique. Après des débuts pour des magazines BD, il entre dans l'écurie Glénat et signe des scénarios de
Jérôme K. Jérôme Bloch et ceux des séries
La Balade au bout du monde,
Ikar,
Elsa,
et caetera.
De son côté, Bruno Rocco est un dessinateur qui a beaucoup travaillé pour Glénat et avec Makyo. Après des études d'art appliqué, il travaille pour des magazines BD, dans l'illustration chez Nathan ou dans la publicité. Il planche actuellement sur la série
A.D.N. (avec Makyo) et a participé à un tome du
Décalogue de Frank Giroud.
Destin commun pour deux jeunes hommes que tout oppose Angha est un paysan, membre de la Caste du Grand Nombre. Il est peureux, mais rusé.
Haraksan est le fils d'un seigneur de la Haute Caste. Il est intrépide, hautain, et c'est un excellent combattant.
Tous deux sont des représentants du peuple du Taarmukhi, que tout oppose. Dans cette contrée en paix grâce au Taarmukhi qui a le pouvoir d'un dieu, la cruauté n'est pas absente et chacun doit rester à sa place. Or, Angha et Haraksan font un rêve commun qui va les pousser à se rencontrer. Ils ont un destin commun : rétablir l'ancienne religion du dieu Miangharak.
Une série de bandes dessinées classique mais sympathique Avec
Le Jeu de pourpre, les éditions Glénat poursuivent la réédition en intégrales – dans la collection du même nom – de séries de leur catalogue qui ont eu du succès. Après
Labyrinthes et la première partie des
Écluses du ciel, c'est une autre saga fantastique qui est remise sur le devant de la scène.
Signée Makyo et Rocco dans les années quatre-vingt-dix,
Le Jeu de pourpre se déroule dans l'Himalaya,
« il y a plusieurs milliers d'années, dans les temps lointains où les faits historiques se confondent encore avec les exploits des dieux et des héros ». Le lecteur y fera la connaissance d'Angha et d'Haraksan, deux jeunes hommes de castes différentes, mais qui ont un destin commun. Nous sommes donc dans une configuration extrêmement classique : les deux « ennemis » devront faire cause commune pour accomplir ce que les dieux ont décidé pour eux, au mépris du danger que représente le Taarmukhi, seigneur tout puissant détenant des pouvoirs dignes d'une divinité. Sans parler évidemment des vilains frères d'Haraksan, de son père cruel et du fils du Taarmukhi, qui jalouse un Haraksan bien plus fort, plus beau et intelligent.
On ne peut donc pas dire que
Le Jeu de pourpre brille particulièrement par son scénario. Les quatre albums de la série ne disposent pas non plus d'un dessin et d'une mise en couleur exceptionnels. Mais il faut dire que le petit format de la collection
Les Intégrales ne met pas en valeur le travail des dessinateurs et coloristes.
Les bons sentiments, les leçons de vie coulent tout seuls. Les héros sont finalement attachants, leur quête n'ennuie pas. Le lecteur, s'il n'est pas transcendé en parcourant les quatre volets de l'aventure d'Angha et Haraksan, se distrait parfaitement.