Le Talisman des âmes
Samuel Daveti est un scénariste italien né en 1983. Il signe avec Akron le guerrier sa première série de BD avec ses camarades du fanzine Il Peso del Martello (Le poids du marteau) : Giorgio Trinchero en tant que co-scénariste, Nicola Saviori au dessin et Luca Saponti à la couleur. Tous ont fréquenté l’école internationale des comics de Florence et nous livrent ici une BD qui part sur d'excellentes bases.
Un royaume prospère
Le royaume d’Adzen est au sommet de sa gloire sous la férule d’un souverain sans pitié et manipulateur. Mais la famine guette, et afin de l’enrayer et d’entamer une nouvelle ère de prospérité, le vénal souverain devra payer un tribut de dix mille âmes à une mystérieuse sorcière.
Le début du récit nous présente un monde où règne la paix, et se concentre sur une troupe de soldats et en particulier l’un de ses capitaines. Le début est plein d’humour et évolue doucement vers un récit plus sombre, où les intrigues et les manipulations de l’Empereur se font jour. La troupe de soldats, occupée à ses différentes activités et à son entraînement quotidien, ne se doute pas du destin qui l’attend et des manœuvres qui se jouent en coulisses.
Un prix à payer
Cette série se présente bien : l’empereur est antipathique au possible, ses plus proches conseillers sont fourbes et les protagonistes qui font passer leur devoir avant toute autre considération ne sont pas les mieux lotis. La présence d’un mystérieux groupe de trois assassins en arrière-plan, rend plus complexe le postulat de départ, qui consiste pour l’Empereur à conserver et perpétuer son pouvoir, quitte à se fourvoyer avec des forces qui le dépassent.
Le dessin est très agréable, foisonnant et détaillé et contribue à donner l’illusion d’un monde plein de vie et où on ne manque de rien. Les visages des différents protagonistes sont expressifs, et on distingue facilement chacun d’entre eux.
Le manichéisme n’est pas de mise pour le début de cette série, où les choses ne sont pas aussi simples qu’elles le paraissent. Ce premier volume remplit parfaitement son rôle d’exposition de l’intrigue et des personnages principaux, tout en laissant suffisamment de zones d’ombres et de questions en suspens.
Les passages dynamiques et plus lents se succèdent dans un premier volume équilibré où on ne s’ennuie pas. Le tout est donc bien mené mais manque de surprises. Ceci dit, ce premier volume s’appuie davantage sur le tragique et le côté humain que sur l’héroïsme, et promet beaucoup.