Le Sang du Loonois
Né en 1968, Sylvain Cordurié vient à la BD en 2001. Il signe avec Sébastien Créty trois tomes de Salem la noire chez Delcourt. Après la fantasy humoristique, l’équipe enchaîne sur Acriborea, une série de SF en cinq volumes. Il signe également des scénarios policiers (Le Code d’Hammourabi), et une série inspirée de Lovecraft avec Le Céleste noir.
Il scénarise également plusieurs séries en 2009, dont un thriller géo-politique (One) et plusieurs séries liées à des légendes (L’Épée de feu).
La série des Seigneurs de Cornwall (en collaboration avec Alessio Lapo, dessinateur du Codex Sinaïticus) est dans cette veine, située cette fois autour de la légende arthurienne.
Au temps du roi Arthur
À une époque reculée, les guerres se succèdent et ensanglantent la Bretagne. Arthur Pendragon est déjà engagé sur plusieurs fronts. Duncan, le Haut Roi d’Irlande, voit dans ces invasions l’opportunité de satisfaire un vieux rêve : assujettir le Roi Mark et conquérir les Cornouailles. Sans la protection d’Arthur, Mark ne peut s’en remettre qu’à son plus fidèle seigneur, Rivalen de Loonois, dont le fils Tristan est promis à une grande destinée.
On revisite une histoire connue
L’album commence par mettre en scène le contexte de l’histoire sur plusieurs vignettes dont les dessins évoquent les enluminures des ouvrages du Moyen-Âge. Une façon d’annoncer le sujet de cette série, qui se propose de suivre le personnage de Tristan, héros de Tristan et Iseult. Dans ce premier volume, l’auteur suit l’enfance de Tristan, et les événements tragiques de cette période. La guerre fait rage et la magie n’est pas de trop pour repousser les intentions belliqueuses de Duncan, qui s’allie aux Fomoirés, créatures monstrueuses du bestiaire celtique irlandais. Une façon pour le scénariste de revisiter une histoire bien connue et de lui rendre hommage.
Les dessins ne sont pas en reste, entre une superbe couverture et des décors magnifiques, réussis tant dans la représentation de la nature que dans les scènes de batailles. Le seul petit bémol concerne les personnages, dont les traits et expressions manquent de caractère.
Ce volume d’exposition se lit avec plaisir et décrit un univers complexe, à la fois sombre à cause de la guerre, et chatoyant dans la représentation de la nature. Un très bel album classique dans son déroulement, mais dont on est curieux de voir les développements et la façon dont le scénariste va exploiter la légende de Tristan et Iseult.