La Guerre des fleurs

Tad Williams est un touche-à-tout. Dédaignant l’université, il a exercé mille métiers et s’est illustré dans divers projets (groupe de rock, radio...) avant de se tourner vers l’écriture. Rapidement, avec le cycle fantasy de l’Arcane des épées, il rencontre un succès mondial. Par la suite, il s’illustre aussi en science fiction avec la série Autremonde. Quatre ans après sa parution en anglais, la Guerre des Fleurs arrive enfin dans nos librairies…

Lorsqu’un jeune homme sans grande ambition est propulsé dans un monde parallèle.

Théo Vilmos n’a pas une vie très glorieuse. A trente ans, il végète encore dans un groupe de musique en gagnant sa vie comme livreur de fleurs. Mais sa petite amie, Cat, est enceinte et finalement Théo ne semble pas mécontent de l’existence qu’il mène. Son quotidien vire soudain au cauchemar le soir où Cat perd l’enfant dans une fausse couche et où, désemparée et amère, elle met fin à leur relation.  Franchement sonné, un peu loser, il retourne habiter avec sa mère et commence à retrouver une routine tranquille lorsqu’il découvre que celle-ci est condamnée par un cancer. Elle ne tarde d’ailleurs pas à mourir.

Théo se retrouve seul. Cependant, avec l’héritage de sa mère, il entre en possession d’une sorte de journal ayant appartenu à son grand oncle. Dans ce carnet de cuir, on peut lire la description d’un monde très différent de celui qu’il connait, peuplé de créatures de contes, les feys. Théo ne va pas tarder à se rendre compte qu’il y a plus là-dedans que les divagations d’un aïeul excentrique, lorsqu’une créature proche de la fée clochette le fait basculer dans un univers parallèle…

Guerre civile au pays des feys…

La Guerre des Fleurs se découpe très nettement en trois parties : la vie de Théo dans notre monde, la découverte du pays des feys et la guerre des Fleurs. La première est la chronique de la vie d’un pauvre type qui perd tout ce qui a de l’importance pour lui. D’abord, sa petite amie perd son bébé, puis le quitte et enfin,  pour couronner le tout, sa mère décède… En bref, le sort s’acharne sur lui. Cette accumulation de malheurs évite pourtant de tomber dans le mélodrame. Au contraire, elle donne finalement de la substance au personnage. C’est bien écrit, sobre et touchant.

En comparaison, la seconde partie semble moins bien réussie. Le monde des feys est complexe et très différent du nôtre, ce qui donne lieu à de longues descriptions moins prenantes. Théo est perdu et ne saisit pas bien les tenants et les aboutissants de ce qui l’entoure. Cela contribue à rendre ce passage plus fastidieux et confus. Cependant, on découvre une société qui se révèle être un portrait très critique de la nôtre. Une oligarchie peu soucieuse de l’environnement et du peuple recherchant son confort à tout prix et quitte à faire sombrer son monde dans le chaos… La critique de la société de consommation est à peine dissimulée.

L’histoire retrouve sa dynamique alors que débute la guerre de Fleurs. Les Fleurs, c’est le nom que l’on donne à la caste dirigeante du pays des feys. Théo se retrouve malgré lui embarqué au cœur de la guerre civile qui fait rage. Il apprend à se reconstruire une vie et à se connaître, en même temps qu’il découvre et déchiffre ce nouveau monde.

La Guerre des Fleurs est un livre dense, plein de rebondissements et de personnages influents. Malgré les passages descriptifs, c’est vraiment une histoire prenante écrite avec le souci de créer des personnages intéressants.