Salade d'Ortiz

Sous le pseudonyme d’Ange se cache un couple d’auteurs prolifiques, qui travaille tant en BD qu’en littérature. On leur doit le cycle des Trois lunes de Tanjor aux éditions Bragelonne, La Cicatrice du Souvenir, ou encore La Geste des Chevaliers dragons avec Philippe Briones aux éditions Soleil. Laurent Cagniat a débuté en 1995 par un projet personnel, la série Vauriens. Il a également dessiné pour la jeunesse la série Pitchi Poï.

Un monde merveilleux

Dans une lointaine et merveilleuse contrée, vivent toutes sortes de créatures : géants, insectes dotés d’intelligence, mais aussi un peuple de petites créatures pacifiques, les Lilling. L’un d’entre eux, Tibill, jeune homme rêveur et distrait, commet une erreur de trop en déclenchant bien involontairement une catastrophe dans son village. Il est banni et le seul moyen pour lui de retourner parmi les siens est… de sauver le monde !

Un héros maladroit

Cette série de fantasy commence comme un récit d’apprentissage classique : le héros est contraint de partir à l’aventure sans rien connaître du monde, et devra faire ses preuves dans une société cruelle où les apparences sont trompeuses. Si le récit est classique dans sa structure, il tire son épingle du jeu grâce à son héros : maladroit, plein de bonne volonté mais très malchanceux, ses choix se transforment invariablement en catastrophes qui attirent des ennuis à lui-même et à son entourage. Le bougre ne manque pourtant pas d’ingéniosité, mais elle se retourne souvent contre lui !

Le début est léger, l’univers décrit très coloré, avec un aspect paradisiaque et un bestiaire étonnant. Les créatures habituelles des récits de fantasy en côtoient d’autres beaucoup plus originales et étranges. Mais la légèreté du début est très vite contrebalancée par la tournure que prennent les événements : tout est très coloré et chatoyant, mais à mesure que Tibill découvre le monde, on voit avec lui l’envers du décor, et les choses ne sont pas toujours ce qu’elles paraissent. Le récit prend une teinte de plus en plus sombre, même si les auteurs n’oublient pas l’humour, omniprésent.

Cette série commence de manière légère, avec beaucoup d’humour, mais ne sombre pas dans le manichéisme. On découvre avec le héros un monde plus complexe qu’il n’y paraît, et qui laisse suggérer d’intéressants développements pour la suite. Les dessins très colorés apportent un contraste étonnant avec une histoire plutôt sombre, et donnent un cachet particulier à cet album. Une série à suivre !