Le Projet
Ce titre de Naoyuki Ochiai est une adaptation libre de Crimes et châtiments de Dostoïesvski, dans le Japon moderne. Les parallèles avec le chef d’œuvre de l’auteur russe sont nombreux, et ce manga permet de constater qu’il n’a rien perdu de son actualité…
Un jeune homme torturé
Miroku est un jeune homme brillant mais solitaire. Il vit reclus dans son studio après avoir cessé de suivre ses cours à l’université et arrêté ses petits boulots. Il s’interroge sur cette société à laquelle il n’adhère plus et finira par essayer d’y laisser sa marque au travers d’un projet insensé…
Une œuvre actuelle
La description de toute une frange de la société japonaise – qui représente beaucoup de monde, du moins plus qu’on ne pourrait le penser au premier abord – est juste, le manga aborde de front et sans complexes les problèmes de la prostitution des lycéennes (assez courante dans les très grandes villes comme Tôkyô par exemple) et des réseaux de type mafieux qui peuvent se former à cette occasion.
Le manga s’attache aussi au problème des Nitt (de jeunes adultes sans emploi ni activité sociale d’aucune sorte), et décrit la longue déchéance d’un homme oublié par la société, car incapable de s’intégrer à celle-ci. S’y ajoute un passé difficile et la description du poids que fait peser la société japonaise sur les individus, qui n’ont d’autres choix que de se plier aux règles, sous peine d’en être exclus.
Ce manga montre la société des laissés pour compte, au-travers d’un récit qui dépeint la psychologie du héros et suit le cheminement qui le mène à mettre en place son terrible projet. Un récit sans concession qui s’attache à décrire les aspects les plus sombres de l’âme humaine, et qui change de la production habituelle. C’est aussi une excellente adaptation et relecture du roman de Dostoïevski. On attend les futurs développements avec impatience !