A 67 ans Jean-Pierre Andrevon est un des grands noms de la science–fiction française. Il a marqué le genre au XXème siècle par ses romans (dont
Le travail du furet à l’intérieur du poulailler) et par ses chroniques et ses tribunes dans la revue Fiction dans les années 70. Egalement auteur de polars, de romans gores, de romans fantastiques et de romans pour la jeunesse (comme
Où sont passés les éléphants ?), Jean-Pierre Andrevon manie la plume avec aisance, se baladant dans les différents genres. Longtemps classé parmi les auteurs engagés tendance écologiste, il a, depuis, montré qu’il était inclassable. Et s’il semble souvent poser un regard acerbe et critique sur notre monde, c’est pour mieux en prendre ensuite le contre-pied, faisant aussi preuve de beaucoup d’humour.
Le présent roman, publié en 2004 par le Bélial est disponible en format numérique sur la
plateforme e-Belial'.
« Papa y’a un mort qui marche dans le jardin » Zombies, un horizon de cendres commence comme un épisode de
La petite maison dans la prairie. Le gentil héros rentre de son travail (au crématorium) à pied en passant par les champs un soir où il fait beau lorsqu’il rencontre son voisin. Et là tout dérape. Car son voisin est mort il y a quelques semaines. Ensuite, tout s’enchaîne à grande vitesse. Dans tous les coins du globe, les morts ressortent des tombes et reviennent hanter les vivants. Impossible d’y échapper ni même de les tuer. Et c’est pire lorsque d’inoffensifs au début, ils deviennent agressifs au point de s’attaquer aux vivants. La guerre commence alors… et la vie de notre héros s’effondre.
Hommage… Avec ce livre Jean-Pierre Andrevon construit une histoire en forme de coup de poing. Le rythme de ce récit écrit à la première personne nous entraîne vite dans une aventure qu’on a du mal à lâcher. Bien sûr l’hommage à
Je suis une légende de Richard Matheson est évident. Avec ici, en prime, le regard un rien cynique du narrateur. Quand l’humour fait surface dans
Zombies, il est forcément noir, donnant un peu de légèreté dans cette fuite en avant désespérée. Au bout du compte, on aime beaucoup. Au point de l’avoir lu en ne faisant que deux ou trois pauses, grand maximum. Avec un seul point de vue pour a narration, Jean-Pierre Andrevon fait simple mais diablement efficace. Voilà un de ces petits romans choc qui se lisent vite et qui marquent (comme
Je suis une légende). Une véritable réussite.