Shiki, tomes 3 et 4

Fuyumi Ono, née en 1960, est une écrivaine japonaise connue notamment pour être l'auteur de la série Les 12 royaumes (Milan jeunesse), à partir de laquelle un anime a été créé. Ryū Fujisaki est un mangaka né en 1971. Il est connu pour être l’auteur de Hoshin, l'Investiture des Dieux. C'est à dix-huit ans qu'il est primé lors du trente-neuvième prix Tezuka pour une histoire courte intitulée Hamerun no Fuefuki. Remarqué par les responsables de la maison d'édition Shūeisha, il monte à Tōkyō trois ans plus tard pour y faire ses débuts de dessinateur de mangas.

L’hécatombe se poursuit

Les morts s'amoncellent au village : la maladie continue de s’étendre. Le docteur Ozaki, le bonze Muroi et Yûki Natsuno finissent par comprendre que certaines victimes deviennent des vampires, et ils commencent à s’organiser afin de leur résister. L’une des patientes du docteur est leur nouvelle victime, et la clinique se trouve assaillie par les terribles créatures...

Un très bon thriller horrifique

Ce manga, adapté d’un roman, décrit un petit village japonais isolé, l’endroit parfait pour constituer le garde-manger d’un groupe de vampires. Si le thème abordé n’est pas franchement original (la période actuelle est propice aux histoires de ce genre, même si le roman original a été écrit avant la mode autour de ces créatures), le traitement est intéressant, avec un huis-clos oppressant où les peurs, les angoisses et les petites histoires du village apparaissent au grand jour. L’auteur rend ainsi à merveille la montée de l’angoisse et la panique qui prend peu à peu les habitants, qui se montrent pour certains sous leur plus mauvais jour.

Des vampires, certes, mais les plus jeunes d’entre eux ont conservé une part de leur humanité : la plupart sont manipulés par leurs camarades plus âgés, les vampires formant une petite société à part entière. Les différents personnages ne manquent pas de profondeur, et les vampires sont pour l’auteur le moyen de mettre en exergue les différentes personnalités qui traversent le récit.

Le propos est parfaitement accompagné par le trait du dessinateur : les dessins sont sombres, anguleux, et rendent à merveille l’atmosphère de peur et d’angoisse qui règne au village. Les quelques moments de tranquillité sont rendus dans des teintes plus claires, ce qui contribue à accentuer les moments où la tension est à son paroxysme.

Si l’auteur reprend un thème rebattu, l’ambiance glauque et angoissante de cette série donne une œuvre singulière et forte, avec une narration maîtrisée et qui distille l’horreur au compte-goutte. Une excellente série !