La souveraine des Ombres
Né au Canada (à Toronto) et résidant désormais à New York, Chris Evans signe avec
La Souveraine des Ombres son premier roman qui est également le premier tome d'une trilogie de fantasy dont l'ultime volume devrait sortir en anglais pendant l'été 2011. Jusqu'ici, cet historien de formation était éditeur spécialisé dans les ouvrages d'histoire militaire (il en a publié plus de 120…).
Un banni de retour
Ancien commandant du régiment des Elfes de Fer, Konowa a été banni après avoir tué le Vice Roi de l'empire, qu'il accusait d'être à la solde de la Souveraine des Ombres, l'ennemi jurée du royaume. Après quelques mois d'exil dans la forêt, il est rappelé pour faire face à une nouvelle menace. Il doit participer à une expédition afin de récupérer avant la sorcière elfe un artefact magique, censé avoir été perdu dans une région en pleine révolte contre l'Empire. Une mission dans laquelle il seconde le futur roi, un jeune aussi aussi capricieux qu'incompétent…
Classique… très classique…
La Souveraine des Ombres est un roman de fantasy particulièrement classique. On retrouve la figure du héros en rupture avec sa hiérarchie, puni pour un crime qu'il n'a pas commis mais réintégré pour ses compétences. Il a avec lui toute une galerie de personnages plutôt hauts en couleur : un guerrier nain à la langue bien pendue, une elfe aussi jolie que redoutable, un prince arrogant, égocentrique et pleutre et une ennemie farouche, représentante du mal absolu et avec des ambitions de domination mondiale. Si le cadre de l'histoire est sans surprise et l'affrontement manichéen et si l'on connaît une bonne partie des ficelles utilisées, la personnalité de Konowa est un peu plus originale. Voici un elfe qui a contrario de son peuple ne vit pas en harmonie avec la nature et trouve leurs traditions risibles. Une sorte de révolte post-adolescence qui a perduré à l'âge adulte et qui donne un peu de piment à l'ensemble.
S'il ne révolutionne pas la fantasy et si l'on est bon public (comme je le suis) La Souveraine des ombres offre une petite distraction pour les amateurs du genre. Il faut reconnaître qu'il a pour lui ses personnages et un certain souffle qui donne envie de tourner les pages et qui font oublier les petits défauts. Pour un premier roman, il se révèle plutôt honnête. On peut aussi attendre la suite de la série pour savoir si elle deviendra indispensable. Ce n'est pas encore le cas.