Treis, altitude zéro
Norbert Merjagnan, né en 1968, est une des nouvelles voix de la science-fiction française. Après avoir travaillé dans un établissement financier parisien, il part s’installer avec sa famille dans la région nantaise et écrit son premier roman. Les tours de Samarante, envoyé par la poste à plusieurs éditeurs est retenu par les éditions Denoël et publié dans la collection Lunes d’encre en 2008. La même année, il reçoit le prix du Lundi. Il a également écrit une nouvelle dans l’anthologie 69 aux éditions ActuSF. 2011 marque le grand retour de Norbert Merjagnan avec la sortie de Treis, altitude zéro, suite immédiate des Tours de Samarante.
Avant l'effondrement des Tours
Cinabre s’est fait kidnapper par le seigneur de guerre Valar de Thirce. Ce dernier souhaite utiliser les pouvoirs mentaux de la préfigurée afin de prendre le dessus sur ses ennemis. Cinabre accepte à une condition, pouvoir se rendre à Treis. Oshagan, le guerrier, prendra aussi cette route.
Dans l’aliène, désert sauvage et inhospitalier, Ipparque transporte Joti, la sœur d’Oshagan, ainsi que deux préfigurées, les jumelles Seitd et Ished. Tous se dirigent dans la même direction, Treis, la Cité mère, dirigée en secret par le conseiller Maspéro Kémal, assisté d’un tueur redoutable.
Avec Treis, altitude zéro, Norbert Merjagnan reprend ses personnages des Tours de Samarante là où il les avait laissés. On retrouve le trio Cinabre, Triple A et Oshagan, ainsi que de nouveaux protagonistes tels que le conseiller Maspéro Kémal, un être machiavélique qui souhaite changer la donne au sein de la Cité mère de Treis et précipiter l’arrivée du Seuil, censée se produire dans cent treize ans.
Les lecteurs des Tours de Samarante retrouveront avec plaisir un langage familier fait de mot inventé par l’auteur tels que l’aliène ou bien encore le Seuil, terme annonçant la transformation de l’humanité en une nouvelle espèce biogénique.
Malgré un côté un peu confus parfois qui peut désorienter les lecteurs, Norbert Merjagnan réussit à nous accrocher, grâce notamment à une écriture énergique et poétique utilisant de belles tournures comme par exemple : « Il n’a pas de croyances, il les emprunte au hasard de sa route » ou bien encore « En résumé, la vie est un savoir qui s’écoule »
Treis, altitude zéro, suite directe et indissociable des Tours de Samarante, est un roman riche. Mais aussi frustrant car il n’est ni le début ni la fin de l’histoire, seulement la transition dans une trilogie dont on attend la conclusion impatiemment.
Norbert Merjagnan a créé un monde foisonnant et il est fort à parier qu’une fois la trilogie achevée on relira l’œuvre dans son ensemble avec autant de plaisir qu’à la première lecture.