Il s'agissait au départ d'un pari un peu fou, de réaliser une série de science-fiction – un voyage à travers le temps – dessinée en treize volumes. Pierre Boisserie et Éric Stalner au scénario, le dessin étant confié selon les époques à divers dessinateurs. Cinq ans et douze albums plus tard, le challenge est en passe d'être gagné. Non seulement les tomes paraissent régulièrement, mais la qualité est au rendez-vous, tant pour le graphisme que pour le scénario. Pour ce douzième volume, c'est Éric Liberge qui a pris les pinceaux.
Les arènes de Rome
Encore un bond en arrière dans le temps... jusqu'à Rome cette fois. Fish est devenu gladiateur. Un combattant exceptionnel, comme s'il savait à l'avance ce qu'il devait apprendre. Issa, son entraîneur, est impressionné, sans savoir que, dans un futur qu'il ne peut imaginer, il apprendra à un jeune Fish l'art du combat romain.
Lou, lui, dans une étrange boucle, se revoit, adolescent, tentant de prendre contact avec Issa. Mais il est trop tôt encore, le drame ne s'est pas joué jusqu'au bout. Les deux frères vont devoir se battre contre des gladiateurs, des machines et des fauves, mais surtout contre l'ambition et l'appât du gain des maîtres de la ville. Et le tribut sera lourd à payer.
En orbite pour le final !
Fini la ballade temporelle, le tourisme offert au lecteur, la visite de moments clés de notre Histoire. Certes, cet album est une excellente présentation de la vie romaine, dans la lignée de Gladiator. Certes, les deux héros sont de nouveau coincés dans une époque et doivent se battre contre le monde hostile, s'allier malgré leurs divergences pour survivre. Mais les scénaristes reviennent enfin à leur histoire, dévoilent les dernières pièces du puzzle et préparent la fin du drame.
Le dessin de Liberge est légèrement perturbant au départ, très loin de la ligne claire et du tracé marqué des autres volumes. Mais, au fil des pages, il est clair qu'il s'agit exactement de ce qu'il faut pour souligner l'histoire sans tomber dans une morbide ultraviolence. Les combats y gagnent en intensité ce qu'ils perdent en réalisme, les attitudes prennent du relief et, même si parfois il est difficile de comprendre précisément les gestes des gladiateurs, l'ensemble est très bon.
Il ne reste plus qu'un dernier volet avant de refermer cette saga. Tout est prêt pour qu'il offre une conclusion à la hauteur de la série.