Chat Blanc

Née aux Etats-Unis en 1971, Holly Black est auteur de romans de fantasy pour la jeunesse et les jeunes adultes. Elle est connue notamment pour Les Chroniques de Spiderwick, et sa trilogie des Modern Faerie Tales, encore inédite en français.
Elle écrit également des scénarios de comics, comme Le Cercle, série en trois volumes qui sera prochainement publié en France.

Chat Blanc est le premier tome de la trilogie Les Faucheurs.


Family business chez les Faucheurs

Après un rêve étrange où il pourchassait un chat blanc, Cassel Sharpe, 17 ans, se réveille en pleine nuit sur le toit du lycée où il est pensionnaire. Aussitôt soupçonné d’avoir voulu se suicider, il est temporairement renvoyé et doit aller s’installer chez Philip, l’un de ses frères aînés, qui ne l’aime guère.

Car Cassel a un secret : trois ans plus tôt, il a sauvagement tué Lila, sa meilleure amie, mais n’en a conservé aucun souvenir. Or celle-ci était la fille de Zacharov, le chef de l’une des plus grandes familles de faucheurs, des magiciens ayant la capacité de voler à autrui de la chance, des souvenirs ou même la vie. La famille Zacharov est aussi une structure mafieuse que sert la famille de Cassel depuis des générations. Par peur des représailles, les Sharpe dissimulèrent le crime de Cassel et firent disparaître le corps.

Tourmenté par la culpabilité, et se sentant à part dans une famille où chacun a des dons de faucheurs sauf lui, le jeune homme s’isole et fait des crises de somnambulisme. Mais cette fois-ci, intrigué par la chatte blanche qui ne cesse d’apparaître devant lui et comprenant que ses problèmes de sommeil sont liés à la mort de Lila, il cherche à comprendre ce qui a vraiment pu lui arriver cette nuit-là, quitte à soulever quelques lièvres dans son entourage le plus proche.

Mais quand on est entouré de voleurs, d’assassins et d’arnaqueurs en tout genre, peut-on vraiment faire confiance à sa propre famille ?


Le Parrain chez les magiciens

Chat Blanc tire sa singularité de deux postulats originaux inhérents l'un à l'autre : c’est qu’ici la magie est fortement liée au crime organisé et prend des formes très particulières. Les faucheurs ont des dons très spécifiques qui leur permettent de dérober aux gens des choses bien plus personnelles que de simples objets, au prix d’un choc en retour lourd de conséquences...

La petite famille de Cassel, avec sa mère en prison, son grand-père tueur à la retraite et ses grands frères au service du potentat local, a tout d’une petite cellule mafieuse. Si la solidarité, et la loi du silence, sont les mots d’ordre, elles n’empêchent pas une solide rivalité entre frères, ses deux aînés se révélant au fur et à mesure bien plus dangereux que ne le croyait Cassel.

En fouillant autour de lui pour trouver la vérité, Cassel en découvrira bien plus qu’il ne l’aurait voulu, y compris sur lui-même…


Un héros attachant, mais loin d’être blanc comme neige

Car Cassel, le héros de Chat Blanc, est un drôle de personnage. S’il est aussi un adolescent ordinaire vivant les joies et les chagrins de cet âge ingrat, dans lequel se reconnaîtront bon nombre de garçons plongés dans les mêmes affres que lui (où les filles jouent d'ailleurs un rôle non négligeable), il a cependant l’arnaque dans le sang et manipule bien son monde.

Bookmaker à ses heures dans son lycée, l'objet des paris faisant d'ailleurs plutôt sourire (mention spéciale à une certaine souris), il essaie malgré tout de passer inaperçu et de se comporter le plus normalement possible, puisqu’il est le seul de sa famille à ne pas avoir de pouvoir de faucheur.
Mais son don certain pour se plonger dans les ennuis, son impertinence et une capacité impressionnante à inventer des scénarios rocambolesques pour s’en sortir, rendent ses aventures tout à fait passionnantes et bien irrévérencieuses…


Arnaque, manipulation psychique et psychologique, meurtre et embrouilles en tout genre, le tout enrobé dans une bonne dose de magie, voilà le quotidien peu orthodoxe, mais fort attrayant, des Sharpe, une famille pas comme les autres qu'on suit avec plaisir dans leur vie si loin de la morale conventionnelle...