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Photo de 1914 - Le Réveil

1914 - Le Réveil

Teresa Valero (Scénariste), Montse Martin (Dessinateur), Gabor (Coloriste)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 27/04/11  -  BD
ISBN : 9782723472807
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kathleen   - le 31/10/2017

1914 - Le Réveil

Les deux auteurs du premier tome de Curiosity Shop, intitulé 1914 – Le réveil, sont toutes deux femmes et espagnoles, fait rare en bande dessinée française. Teresa Valero, la scénariste, est âgée d’une quarantaine d’années et a débuté sa carrière de scénariste avec la série Sorcelleries en 2008. Elle travaille toutefois depuis le début dans le domaine de l’animation avec son mari, Juan Diaz Canales, scénariste du célèbre Blacksad. Montse Martin, la dessinatrice, fut quant à elle formée dans les studios de Disney Espana, sous la houlette de Juanjo Guarnido, dessinateur de… Blacksad. Sa première série, Talisman, fut publiée à partir de 2009 et avait déjà montré l’ampleur de son talent.

1914, Espagne, une fille à la recherche de son père

Maxima Prado est une jeune fille rebelle mise au couvent par son père aimant mais célibataire. Suite à son renvoi de chez les sœurs, elle rentre à la maison familiale à Barcelone pour découvrir que son père a subi une mort tragique. Mais entre suicide ou homicide, des doutes subsistent, poussant Maxima à fuguer à Madrid et enquêter sur les activités de son défunt père et sur une mystérieuse machine qui semble intéresser beaucoup trop de monde.

Une conspiration et une enquête à tiroir dans une Espagne authentique

Le premier tome de  Curiosity Shop se compose à lui seul de deux bijoux de la bande dessinée : un scénario recherché servi par un graphisme splendide.

L’histoire, riche en suspense et en rebondissements inattendus, se déroule en Espagne aux premiers jours de la Première guerre mondiale, dans une atmosphère tendue et inquiète parfaitement retranscrite par les détails et les personnages autour du fil central du récit. Notre jeune héroïne évolue ainsi dans Madrid où elle tente de déterminer les causes du décès de son père grâce à un petit jeu de piste laissé par le défunt. Au cours de son enquête, Maxima rencontrera de nombreux personnages atypiques tels qu’une vieille antiquaire immortelle, associée à son père, un juif refoulé et qui cache ses croyances, un ami d’enfance handicapé et rendu amer par son père, ou encore un jeune photographe généreux et enjoué.

Dans le jeu subtil des découvertes et des rencontres, nous ne savons plus déterminer les bons des méchants ni si cette vision manichéenne s’applique vraiment aux péripéties de Maxima.

Notre héroïne, justement, est dessinée avec une grâce infinie. Non pas qu’elle soit belle à chaque page, surtout quand elle a la lèvre fendue et un œil au beurre noir, mais Montse Martin a su insuffler à son personnage un réalisme et une vivacité qui laissent sans voix. Le dessin, d’un style réaliste sans surcharge de détails, est extraordinaire de finesse, les expressions sont vivantes et les mouvements parfaitement maîtrisés.

La beauté des couleurs et des noirs, des expressions, le souci des détails rappellent effectivement la qualité offerte par Juanjo Guarnido. 1914 – Le réveil est donc une petite merveille, à suivre absolument !

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