Loar
Loïc Henry est né en 1971. D'origine bretonne, il n'avait publié jusque-là qu'une poignée de nouvelles dans des supports relativement peu connus, à l’exception de deux textes chez Nestiveqnen et l'Oxymore. Il s’attaque ici à un autre format, dans un gros roman de plus de six cent pages, durant lesquelles on ne s’ennuie pas une seule seconde !
Un univers riche…
Six jours. C’est le temps qu’il reste à Emrodes, le jeune souverain de Loar, pour répondre à l’ultimatum du souverain de Melen. S’il refuse de se soumettre, sa planète sera réduite en cendres. Asbjorn tient enfin sa revanche : dix ans après sa défaite, il s’apprête à vaincre son ennemi de toujours et à étendre sa domination sur l’ensemble des mondes connus.
Sur l’échiquier spatial, d’autres forces oeuvrent dans l’ombre et cherchent à profiter de la situation. Le grand prêtre de la planète Sainte manigance pour s’approprier le triomphe de Melen. Les mondes périphériques, riches d’une science génique portée à son paroxysme, préparent un contact imminent. Auprès des puissants, mercenaires Latars et conseillers Spols dispensent leurs services, plus nécessaires que jamais.
… où la guerre fait rage
Riche : c’est le qualificatif qui vient à l’esprit quant on évoque ce roman ! Richesse de l’univers décrit tout d’abord, avec des planètes qui sont autant d’endroits complexes avec leurs propres caractéristiques géologiques et politiques. Richesse de la narration également, avec un récit qui suit les différents protagonistes de l’histoire, chacun apportant un point de vue neuf sur la situation de crise mise en scène. A la manière d’un puzzle, chaque récit à l’intérieur de la narration permet à l’auteur de construire son univers par petites touches, et permet au lecteur d’en découvrir progressivement les différentes facettes.
L’univers prend corps, et si tous les détails ne sont pas donnés, le tout est parfaitement cohérent et va à l’essentiel, dans un récit sans temps morts qui se lit d’une traite. L’auteur parvient aussi à rendre l’étrangeté de son univers dans ses descriptions, jouant subtilement sur les différences de cet univers pourtant pas complètement éloigné du nôtre.
Dans cet excellent space opera, Loïc Henry donne vie à un univers singulier, parfaitement décrit, dans un récit à l’action trépidante. Une réussite !