Mark Chadbourn est un véritable touche-à-tout. Il a été successivement aide-électricien, dirigeant d’un label de disque indépendant, manager de groupes de rock, et il a travaillé sur une chaîne de distribution. Cet ancien journaliste a été deux fois lauréat du British Fantasy Award et il est l’auteur d’une quinzaine de romans comme; le cycle L'Age du Chaos ou encore The Devil in Green.
Devenu scénariste de fictions pour la BBC, il nous livre aujourd'hui un one-shot de fantasy.
A la recherche des artefacts perdus
Lors de la découverte de l’assassinat du plus grand héros de la cité Idriss, toute la population est en émoi. L’enquête au sujet de la mort de Mellias va être confiée à l’inquisitrice Rhiannon, qui va devoir déjouer un mystère religieux vieux de trois millénaires.
A qui va-t-on donner le commandement de l’Escorte Pourpre ? L’honneur de défendre cette cité va revenir au Seigneur du Silence. Le simple fait de penser s’approcher d’Idriss, cette ville perdue au milieu d’une immense forêt des plus dangereuse, où rodent des créatures des plus hostiles, ressemble fort à un suicide annoncé. Vidar, le Seigneur du Silence, de l’Ombre et la Vengeance va devoir protéger sa cité d’un péril terrible, sans compter sa recherche personnelle sur sa vie passée qui le torture dans son ignorance. Porteur d’un joyau vampirique dont il ne peut se séparer, Vidar et ses deux acolytes de l’Escorte Pourpre vont devoir faire appel à toutes leurs énergies et forces, au péril de leur vie, pour combattre les différentes épreuves qui les attendent. Car Idriss la souveraine doit perdurer pour le meilleur et pour le pire, à jamais éternelle...
Un petit goût de trop peu ...
Oui c’est le sentiment qui me reste à l’esprit quand je referme ce roman. C’est sûrement parce que j’ai envie de prolonger la lecture de cette fantasy, à moins que ce ne soit à cause du manque de consistance de certains personnages secondaires, ou alors de renseignements sur le monde. En effet, j’aurais voulu un peu plus d’informations sur l’univers et au moins une petite carte. Celle-ci manque beaucoup et même si dans cet univers, les cartes ne sont pas légions, et pour cause, elles sont très recherchées. C'est même source d'une des intrigues principales, cela aurait pu aider un petit peu dans la compréhension.
Car Mark Chadbourn nous propose un monde riche, très riche, mais sans jamais vraiment le décrire, quel dommage. A côté de cela, ses descriptions des monstres qui peuplent la forêt ou encore les détails sur Idriss sont très bien rendus.
Vidar, le personnage principal est tordu à souhait, porteur d’un joyau à l’entropie dévorante qu’il doit régulièrement nourrir sous peine de servir lui-même de repas. Ce personnage va évoluer tout au long de l’aventure, prendre de la consistance. Ses recherches sur son passé vont nous permettre au fil des pages d’en apprendre un peu plus sur l’univers, mais vraiment avec parcimonie.
L’intrigue de départ va donner une enquête où l’urgence de la situation va vite se transformer en course contre la montre. En effet une ville aux prises avec un tueur fou, une menace qui grandit aux portes de la cité et une prophétie initiée il y a plus de trois millénaires vont venir durcir l’horizon des héros. Beaucoup d’actions et de scènes de combats vont agrémenter les péripéties des différents personnages, Mark Chadbourn les gère parfaitement. Il arrive même à y glisser de temps en temps des moments d’émotions. Sans vouloir dévoiler le roman, le serment des secrets en est un parfait exemple.
L’écrivain signe un roman de fantasy avec une intrigue à tiroirs, où la sempiternelle lutte manichéenne est un peu édulcorée par des personnages qui oscillent entre le bien et le mal. Leurs choix et leurs actions sont dictés par la survie d’une cité éternelle. Un livre qui se lit d’une traite tant on a envie d’en savoir un peu plus... ha flûte c’est la dernière page !... Bonne lecture.