Fluorescent Black

Nathan Fox est un dessinateur de comics qui a déjà une belle carrière dernière lui. Il a travaillé pour Marvel, DC et Vertigo sur des séries comme Pigeons from Hell, Harley Quinn ou DMZ. Ses illustrations ont aussi été publiées par The New York Times et Rolling Stone. Sur Fluorescent Black, il est accompagné au scénario par MF Wilson...

Le ghetto pour seul avenir...

En 2085 à Singapour, lorsque l'on a une anomalie génétique, on est envoyé dans un ghetto où les chances de survivre sont maigres. C'est ce qui arrive à la famille de Max. Le petit garçon a échoué au test biostat qui a repéré une anomalie dans son génome. Avec sa mère et sa petite soeur, ils découvrent un lieu totalement livré au chaos dans lequel l'anarchie et la violence règnent en maître. 

Quelques années plus tard, les deux enfants qui ont dû vendre le corps de leur mère à sa mort, ont appris à se débrouiller. Avec leurs copains, ils forment une bande qui n'hésite pas à dresser des guet-apens pour tuer leurs victimes et revendre leurs organes. 

Tout bascule le jour où on leur propose d'effectuer une mission en dehors du ghetto... 

No futur !

Vous l'aurez compris, le monde de Max et Bleu est sans espoir. C'est ce que le scénariste appelle le "biopunk" dans sa préface, un univers qui mélange la misère sociale, l'exclusion génétique, les bandes armés mais aussi les quartiers de haute technologie et les recherches pointues. Comme dans tous les ghettos, nos deux jeunes héros doivent être sans foi ni loi pour survivre. L'horreur de leur quotidien est un véritable cauchemar. C'est ce que voulaient les deux auteurs, et leur objectif est atteint. Le dessin rend bien l'horreur de leurs conditions de vie, la violence, les corps étripés, l'indécence et le mépris des dirigeants... tout cela dans des couleurs vives et des gros plans à la limite du supportable. 

Reste que derrière ce chaos, au fur et à mesure de la progression de l'histoire, on découvre l'humanité (ou ce qu'il en reste) des héros. On se prend même à avoir un peu d'espoir au fil des pages... 

Au final, on dévore littéralement cet album rythmé, plein de fureur et de sang. Les mondes sans espoirs ont ceci de fascinant qu'ils nous montrent l'abîme et nous parlent des excès de notre civilisation. Une vraie réussite pour une BD à découvrir !