Fantôme de mer

BDenis Flageul est un écrivain né au milieu du XXème siècle en Bretagne où il réside encore aujourd'hui. Professeur de lettres et de théâtre à Lamballe, il écrit tout d'abord des pièces puis devient parolier pour le groupe de musique Casse-pipe. Il crée le salon du Roman Noir de Lamballe en 1996, qui l'amène à écrire des nouvelles puis des romans noirs. Fantôme de la mer est son quatrième roman.
 
La Bag Noz a embarqué Grand Pa’
 
Grand Pa’ est un vieil homme qui a une obsession pour la Bag Noz, la barque qui transporte les morts. Mais que cachent cette passion et le cambriolage de tableau et de dossiers dans son bureau ? C’est ce que va essayer de découvrir Mona, sa petite-fille étudiante en littérature. Cependant, les problèmes familiaux et ceux du passé ressurgissent, transformant les simples recherches de Mona en un polar où meurtres et mensonges se succèdent.
 
Bienvenue à la campagne
 
Ce roman s’extrait de la ville pour nous montrer une Bretagne de villages et de maisons isolées. D’ailleurs, la maison de Grand Pa’ est un personnage à lui tout seul. Elle fait face à une mer où la Bag Noz rôde en permanence, le vent frappe et tourne autour des ses murs. L’intérieur, avec son appartement dans les combles et le capharnaüm de la bibliothèque, en fait une maison de mystères et de souvenirs pour la jeune héroïne. Le fait que cette jeune femme ne possède pas le permis permet aussi à l’auteur de nous faire voyager en prenant son temps par l’utilisation de TER, bus, taxi et la marche. L’effet donné est assez dépaysant quand on a l’habitude des polars citadins.
 
Le style de l’écriture est fluide et très direct. Peu de descriptions des personnages, physiques ou intérieures. Ils sont décrits en peu de termes permettant de les identifier rapidement, l’un sera alcoolique, l’autre un géant violent ou une belle femme autoritaire.
 
L’enquête qui nous est proposée attise notre curiosité pour connaître les tenants et aboutissants de ce cambriolage. Toutefois, l’histoire semble avoir été comme tronquée et on reste sur sa fin sur l’ensemble des aspects du scénario qui nous sont proposés. Le faible nombre de pages combiné à l’ambition du roman de nous faire découvrir cette région, une mythologie et une période de l’Histoire en parallèle d’une enquête, en sont sûrement la raison.
 
Ce livre se lit rapidement. Son scénario et l’enchaînement des scènes maintiennent notre intérêt jusqu’au bout. Les Bretons du coin trouveront certainement un intérêt supplémentaire à voir vivre des endroits qu’ils connaissent, mais ce roman a réellement un gout d’inachevé.