Blanc comme un astéroïde

 

Philippe Heurtel est né en 1970, quelque part dans les terres angevines. Il est d'abord passé par l'informatique avant de déposer le clavier pour se saisir de la plume à la fin des années 1990. Depuis, il ne l'a pas lâchée et commence à empiler un certain nombre d'ouvrages à son actif : un grand nombre de nouvelles touchant à tous les genres de science fiction et de fantastique et qu'on peut retrouver dans des recueils de nouvelles  comme ce Blanc comme un Astéroïde(2011), mais aussi Puzzle (2004) et Zones Franches (2006), mais aussi des romans comme Psykoses, publié chez Rivière Blanche en 2008 et plus récemment Teen Town (2012).

Une grande partie de sa production littéraire est orientée vers les récits humoristiques qui traduisent sa connaissance des grands classiques, son amour pour les genres qu'il parodie et sa capacité à tordre le fantastique pour en faire quelque chose de férocement quotidien (et vice-versa).

 

 

 

Philippe Heurtel puise dans des eaux diverses de quoi nous faire rire et voyager.

Des détectives privés, des contrebandiers, une femme de ménage, Achille, Jésus, Phileas Fogg, des savants fous et le grand méchant Psyko peuplent ces histoires qui contiennent tout l'univers et revisitent avec humour les classiques du genre.

 

 

 

Les histoires de Philippe Heurtel nous emmènent partout et en tout temps dans un style sec et efficace qui sert bien le rythme des nouvelles. Si on regrette parfois le caractère abrupt de certaines descriptions, on se rattrape aisément avec les petits trésors d'humour que l'auteur sème au long de ces pages. Le demi-dieu Achille citant George Moustaki restera dans ma mémoire comme un pur éclat de rire. Et le talent de Heurtel réside en ce que cette association surgit naturellement.

 

Il explore les grands thèmes de la science fiction avec naturel et une apparente simplicité. Le paradoxe temporel est un thème récurrent dans ses nouvelles, abordé toujours selon un angle différent. Pareillement, la première nouvelle redonne un coup de jeune à l'univers des robots d'Isaac Asimov. L'histoire du grand méchant Psykos est une adaptation jouissive et délirante des contes de Perrault. Enfin, les duettistes contrebandiers sont victimes de tant d'absurdités qu'on croit voir Han Solo dans un film des Monthy Python.

 

Enfin, la question de madame Pandore est un bijou de simplicité et d'efficacité dans sa réalisation et l'angoisse qu'elle vous laisse au ventre. C'est là un point essentiel à porter au crédit de Philippe Heurtel. Sa prose est simple mais sous-tendue par une force d'évocation remarquable. Et surtout, il démontre ici mais aussi dans Paradoxe qu'il est à l'aise dans tous les genres de science-fiction.

 

En somme, Blanc comme un astéroïde est un recueil de nouvelles de qualité qui met en lumière les forces et la vitalité d'un auteur qu'on retrouvera avec plaisir.