La Metropole du vide
Jeune écrivaine, Yseult Le Goarnig signe avec La Métropole du vide, son premier tome et roman de la trilogie Le carrefour des parallèles.
"Les vies oniriques sont rarement des vies rêvées."
Lors d'une nuit, Niüt, petite fille orpheline aux allures fragiles, s'enfuit du castel de Londinium vers la métropole marquée d'une rose noire : Djiminn'do.
Obsédée, appelée tel un aimant vers cette capitale enfermée de mystère, dirigée par ce qu'on appelle la Sphère, Niüt veut y percer le secret des siens, de cette malédiction qui pèse sur elle et des autres enfants des sables.
Mais Djiminn'do est une ville cruelle, remplie de ses propres secrets dont Niüt n'est qu'une simple pièce sur un échiquier incommensurable.
L'art au coeur d'une fiction
Jeune écrivaine, Yseult Le Goarnig érige, dans ce premier tome La Métropole du vide, un univers hermétique empreint de mystère, une quête de l'imaginaire prohibé dans un monde uniformisé. Un roman chevauchant l'onirisme en amazone.
Par une écriture agréable et travaillée, l'auteur emmène le lecteur au-delà d'un roman où se déploient plusieurs intrigues, conspirations ; elle fait transparaître à travers La Métropole du vide une recherche d'identité, de couleur et de rêve invisible, et un message intemporel que l'art nous fait vivre, qu'il est notre souffle au quotidien dans tout ce que nous entreprenons.
Dès les premières pages, on est pris dans cette intrigue froide dont on ne comprend pas encore tous les aboutissants. On se laisse porter vers cette histoire fantastique qui se profile dans une accumulation de personnages éclectiques, mais au nom parfois difficile d'accroche, illustrant les divers paliers du monde.
Fourmillant d'informations prometteuses, le récit est pourtant obstrué par une longueur narrative quelquefois contraignante et par des révélations trop tôt dévoilées ou d'autres, téléphonées, venant se greffer au cours du récit et dont on devine leur aboutissant.
Un panel d'information qui laisse sans surprise auquel il serait facile d'abandonner la lecture de ce premier tome qui pourtant commençait sur les chapeaux de roue.
L'auteur semble vouloir attirer le chaland dans moult péripéties mais dénature très vite sa première intrigue pour faire évoluer son récit à travers des actions disparates, certes rebondissantes pour la lecture mais redondantes, laissant perplexe sur l'évolution des deux prochains tomes.
Effet de mode littéraire depuis l'adaptation cinématographique du Seigneur des anneaux, les maisons d'édition et auteurs ne jurent que par des trilogies.
Un poids dur à porter quand on est un jeune écrivain et qu'on ne peut jurer du succès de son roman.
Une réflexion qui n'engage que moi mais dont je reste persuadé que Le Carrefour des parallèles aurait pu se contenir dans maximum deux tomes, voir un seul, en coupant dans le gras de l'histoire, sans avoir peur d'aller droit au but, sans pour autant aller droit dans le mur.
La Métropole du vide est toutefois, malgré mes réserves pour ses suites, un 1er tome encourageant pour la carrière prometteuse d'Yseult le Goarnig, car il est sans nul doute qu'un talent, sans nulle contrainte, aspire à éclater sous la plume de cette jeune écrivaine.