Le temps de la vengeance
L’auteur
Née en 1992 dans le Wisconsin, Cayla Kluver écrit le premier tome d’Alera (titre original : Legacy) à l’âge de 16 ans. Elle s’autoédite dans un premier temps, mais son roman, médaillé de bronze aux Moonbeam Children’s Book Awards et finaliste aux National Best Books Awards en 2008 parmi les fictions jeunes adultes, ne manque pas d’attirer l’attention d’Amazon Encore. Vendu dans 16 pays, il connaît un grand succès.
L'éditeur
Les éditions le Masque ont été fondées par Albert Pigasse en 1927, et il s’agissait de « la seule maison d’édition française qui se consacre exclusivement à la littérature noire ».
Les romans d’Agatha Christie y sont édités. Parmi les collections : Masque Jaune, les Grands Formats, les Labyrinthes, et MsK. Cette dernière comprend romans d’aventures, de suspenses, thrillers pour ados.
Temps de guerre…
Au cours d’une cérémonie qui fera d’eux les nouveaux roi et reine d’Hytanica, Steldor et Alera se marient, malgré les réticences de la jeune femme. Cependant, les réjouissances des Hytanicains ne sont que de courte durée : le grand seigneur et sa sœur la grande Prêtresse qui dirigent le royaume voisin Cokyri s’apprêtent à les envahir. Sa famille, ses amis torturés, Alera doit rester forte et oublier ses sentiments pour Narian, qui se bat aux côtés du grand seigneur.
Une vengeance haletante…
N’ayant pas lu le premier tome, j’avais quelques appréhensions pour le second. En commençant le prologue, j’ai trouvé qu’il y avait trop d’adjectifs, de comparaisons et de métaphores soulignant la cruauté et la méchanceté des personnages. Je n’ai pas très bien suivi les premières pages et la cérémonie du premier chapitre, du fait des personnages qui m’étaient étrangers. Pour moi, le roman a commencé la cérémonie terminée.
Cependant, j’ai été agréablement surprise par la suite, entraînée par un élan qui m'a poussée à lire jusqu’au bout. La situation du royaume était pourtant calme, mais la relation entre Alera et Steldor nourrit une intrigue qui nous porte tout du long. Le dénouement est un peu décevant. Les statuts de roi et reine des deux protagonistes paraît peu réaliste. Ils ne semblent pas assumer leurs fonctions, surtout Alera qui jouit d’une grande liberté et se querelle parfois sur un ton puéril avec son mari.
Ceux qui tiennent les véritables rênes du royaume semblent être le capitaine Cannan, père de Steldor, ainsi que ses subalternes. Jusqu’au chapitre neuf, les petites intrigues se succèdent mais ne font pas grandement avancer l’histoire. Heureusement, les personnages sont attachants. Puis, enfin, les événements se gâtent et l’enlèvement d’un des personnages constitue le vrai tournant de l'histoire. Les premières attaques des Cokyriens donnent du piment au récit.
Avec la guerre, la lecture devient plus haletante. Le souci des détails dans les descriptions donnent au saccage du royaume et à la peur ambiante une allure visuelle. Les phrases parfois trop longues, les quelques incohérences de registres (entre narration/dialogue parfois), n'embarrassent pas trop dans un contexte mouvementé. Ce sont surtout les personnages (même les gardes), leurs relations, les sentiments que l’on éprouve vis-à-vis de ce qui les touche (torture notamment) qui donnent force au roman.
En dépit de mes premières impressions, ce livre a été d'une lecture soutenue et agréable. Je trouve que ce tome se suffit à lui-même.