Les Chimères de l'Aube

Charlotte Bousquet est passionnée par l’histoire, la mythologie et les contes. Philosophe de formation, elle est l’auteure d’une vingtaine de romans, de nouvelles et de scénarios de jeux de rôles. Certains de ses romans, Cytheriae,  Noire Lagune et Venenum ont gagné les prix Elbakin et Imaginales 2011 pour le premier, Gulf Stream 2010 et 2012 respectivement pour les deux suivants. Les Chimères de l’Aube, le troisième tome de La peau des rêves  est paru récemment aux éditions Galapagos.

 

 

Au sein du clan d’Itzan, dans les ruines de la Sagrada Familia, Najma se rapproche toujours plus émotionnellement de ses kidnappeurs. Piégée par les demandes de contes, imprimés dans ses tatouages, elle risque de révéler sa réelle identité et de mettre ses jours et son funeste projet en périls.
Sur le territoire de ce que fut Berlin, Anja, une jeune sirène vit au milieu de ses amis les parias, Mutants et Chimères. Lorsqu’elle sauve de la noyade un jeune Mens, elle reconnait à ses tatouages un membre du redoutable et cruel clan d’Ishtar mais tombe immédiatement et totalement amoureuse de lui. Quand Fast, un hybride enfant est capturé, Anja décide de risquer tout pour le sauver et revoir celui qui ne quitte pas ses pensées. Elle ingurgite alors une potion qui camoufle sa voix de sirène et ses écailles et réussit à se faire accepter parmi les Mens auprès de celui qu’elle croit aimer plus que tout.

 

 

Après Nuit tatouée et Nuit brûlée, Charlotte Bousquet entame le tome trois de La Peau des rêves, Les Chimères de l’aube, avec un nouveau récit imbriqué dans le récit primaire de Najma au sein de la Sagrada Familia. Même si l’histoire précédente n’était pas totalement terminée, le lecteur quitte Paris et les pièces de théâtre pour Berlin et les chansons allemandes.
Nous retrouvons avec plaisir l’écriture riche, imagée et très fluide de Charlotte Bousquet. Comme dans les épisodes précédents, l’auteure nous offre de nouveau une histoire d’amour impossible entre Mens et Chimères, prônant tolérance et humanisme entre clans et « espèces ».
Les Chimères de l’aube est aussi l’occasion de revisiter le mythe de la petite sirène. L’héroïne abandonne sa voix et ses écailles de sirène par amour pour celui qu’elle a sauvé de la noyade. Mais loin du dessin animé de Walt Disney, le prince charmant n’est pas celui que la sirène croyait. Par amour pour lui, elle accepte toutes ses colères, ses vices, ses accès de brutalité et la dégradation de son statut de femme et de son amour-propre. Ce récit se rapproche de la cruauté du conte originel d'Andersen, dont la fin se soldait par la transformation de la sirène en écume. Mais ce livre n'est que le début et semble s'écarter petit à petit du conte.
Au travers des tourments de la jeune Chimère, Charlotte Bousquet traite de la violence faite aux femmes par ceux qu’elles croient aimer.

Riche en rebondissements inattendus dans les récits primaires et secondaires ainsi qu’en sujets de réflexion profonds mais parfaitement insérés, la première partie de l’histoire d’Anja ravira adultes et adolescents. Nous attendons avec impatience la suite de ce troisième tome, aussi prenant que les premiers épisodes.