Proie Idéale

Charlotte Bousquet a une formation de philosophe. Elle s'en nourrit pour écrire ses romans, plus d'une vingtaine de titres et de nouvelles à l'heure actuelle. Que ce soit pour les jeunes ou pour les adultes, elle travaille ses textes autour de personnages forts et attachants. Elle a gagné plusieurs prix avec sa trilogie de l'Archipel des Numinés.

Pour une fois, elle ne nous offre pas un texte de fantasy. Rien de fantastique, peut-être, mais ceci n'est pas une raison de bouder le plaisir de lire Proie Idéale.


Recherche Morgane désespérément

Morgane a disparu. Elle vit avec ses amies Ljuba et Camille dans un foyer, une institution pour jeunes en rupture avec la société. Violences, tensions, rejets, tels sont leurs lots quotidiens. Ceci n'empêche pas l'amitié, le respect de l'autre, l'amour. Même s'il n'est pas payé de retour.

Les deux jeunes femmes décident, puisque la police semble penser qu'il s'agit d'une fugue, de se lancer, elles deux, dans l'enquête. Elles savent juste que leur amie devait rencontrer un photographe. Il devait l'aider à percer dans la mode, se sortir de la misère promise à ceux de l'institution.

Trouver le photographe est facile, même si la recherche est émaillée de rencontres étonnantes ou inquiétantes. La suite est plus délicate : comment le forcer à se démasquer ? Peut-être en créant un appât auquel il ne pourra pas résister, une proie idéale...

Ambiance et personnages

Lire Charlotte Bousquet, c'est toujours une plongée dans un univers détaillé, fouillé, dessiné au couteau. Me si, cette fois, cet univers est le nôtre, l'auteure nous en dresse un portrait différent de notre vision habituelle. Elle nous en montre les dessous, les à-côtés que nous préférons d'ordinaire ne pas regarder.

Sur les chemins de l'imagination de l'auteure, nous croisons des personnages, aux tempéraments forts et bien dessinés. Ljuba, Camille, comme tous ceux qu'elles vont rencontrer, sont humaines, profondément, avec leurs forces, leurs faiblesses et leur manière d'être. Sans doute, rendre si humain les "méchants" les rend plus attachants, moins haïssables. Mais le texte n'en gagne que plus de force.

 

Évidemment, il s'agit d'un récit moral destiné à des jeunes. Il est malgré tout par instants un peu dur. À réserver aux adolescents.