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Ta mort sera la mienne

Aux éditions : 
Date de parution : 28/03/13  -  Livre
ISBN : 9782355841798
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AnneSophie   - le 31/10/2017

Ta mort sera la mienne

Plus besoin de présenter Fabrice Colin, bien connu des fans d’imaginaire. Ce véritable touche-à-tout a écrit pour la jeunesse, la fantasy et depuis peu, nous offre des thrillers. Après Blue Jay Way,Ta mort sera la mienne paraît aux éditions Sonatine. Un massacre en plein rêve américain, un titre accrocheur, est-ce que le résultat est à la hauteur de nos attentes ?
 

Thriller et quête spirituelle

Des étudiants sont réunis dans un motel de l’Utah pour un séminaire littéraire. Et soudain, un homme casqué fait irruption, et tue tout le monde sans distinction. Dès la première page, nous sommes plongés dans l’horreur : le sang gicle, les têtes explosent. Rien ne semble pouvoir arrêter le tueur. Nous suivons deux survivantes, planquées dans une chambre : Karen, une conseillère d’éducation, et la jeune Jillian. Seule lueur d’espoir, un mail a réussi à filtrer pour arriver jusqu’au poste de police. Donald, chef de police brisé, se rend sur les lieux du drame avec ses hommes.

L’intrigue, forte, est centrée sur ces personnages, et nous offre leurs points de vue, y compris celui du mystérieux tueur, Troy.

Nous sommes dans un thriller, bien sûr, à cause du thème. Mais l’écriture aussi est typique de ce genre : le suspense et l’angoisse sont omniprésents, puisque tout au long du roman, le tueur rode et risque de tomber sur nos deux héroïnes, Karen et Jillian. Nous pensons aussi au roman noir avec le personnage de Donald, flic désabusé, rongé par la culpabilité d’avoir assisté au meurtre d’un de ses collègues et ami, sans pouvoir rien faire.

Mais rapidement, le thriller laisse place à autre chose. Ne se contentant pas de relater un massacre, Fabrice Colin va remonter le passé des personnages, utilisant de nombreux flashbacks pour mettre à nu leurs blessures et traumatismes. Nul doute que le lecteur y verra plus clair sur la raison de cette tuerie et sur les liens qui unissent les protagonistes…

Rédemption et égarements

S’il y a quelque chose que tous ces héros martyrisés par la vie recherchent c’est la rédemption. Fabrice Colin va nous exposer leurs plus graves erreurs – peut-on parler de péchés ? – et relate comment ils ont décidé de s’en sortir, ou au contraire de tout abandonner.

Il va m’être difficile d’éviter les spoilers, si vous voulez donc en savoir le moins possible sur le personnage de Troy, vous allez devoir interrompre la lecture de cette critique. En remontant dans l’enfance du tueur, on découvre avec stupéfaction qu’il a été élevé au sein d’une secte, le « Refuge », qui utilise des concepts issus du bouddhisme et du christianisme. Le roman s’attarde énormément sur tout ce qu’il y a subi – viols et humiliations diverses – jusqu’au démantèlement de l’endroit, lorsqu’il était adolescent.

Beaucoup de pages sont consacrées aux pratiques de ces fanatiques. Des personnages secondaires font irruption et chose agaçante, deux à trois pseudonymes figurent en fait une même personne. Certes, c’est aussi une astuce pour ne pas révéler tout de suite ce qui unit les différents protagonistes, mais ça a tendance à nous perdre…

Également, une même scène nous est présentée dans le désordre, via les souvenirs des protagonistes. Le problème c’est qu’immanquablement, c’est la « chute » qui est révélée en premier… Les autres flashbacks s’attachent alors à relater des détails, pas vraiment primordiaux…

Ainsi, plus on avance dans le roman, plus on perd de vue l’enjeu de départ : la tuerie en cours dans le motel. Et malgré trois cents petites pages et de courts chapitres faciles à lire au départ, le roman devient long, très long. Les égarements sont si nombreux que lorsqu’on revient dans le « présent » du massacre, on n’est même plus heurté par la violence de Troy, qui continue à exécuter les derniers survivants.

Pour ma part, j’ai donc complètement décroché. Reste l’ambiance et la vision inspirée du roman, qui  nous emportent dans les grands espaces américains mais aussi au plus profond de l’âme humaine. Malheureusement, on se perd en cours de route…

Petit point noir également, pas mal de petites coquilles sont perdues dans le roman : oubli de majuscule ou fautes de syntaxe. Ce n’est pas la catastrophe mais ça se remarque.

Les avis sur Ta mort sera la mienne divergent énormément sur le reste de la toile… Il vous reste à vous en faire votre propre idée. Pour ma part, ce roman qui s’annonçait incisif et troublant se perd dans de trop nombreux flashbacks.

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