La princesse des abysses

L’association de Patrick Mallet et de Patrizio Evangelisti nous permet d’avoir entre les mains un album de qualité, qui associe un graphisme efficace à une histoire qui l’est tout autant. Patrick Mallet a plusieurs cordes à son arc : scénariste, dessinateur, illustrateur, aussi bien pour les adultes que pour les enfants. Ici, c’est avec la casquette de scénariste qu’il nous sert le premier album de la trilogie sur Cornélius Shiel.

Patrizio Evangelisti baigne dans le monde de la bande dessinée depuis son enfance. Après des études dans ce domaine, il se lance dans la BD, mais aussi dans l’illustration (jeux de tarot notamment). Dans notre cas, son art sert brillamment le scénario de Patrick Mallet.

Cornélius Shiel est un homme bien mystérieux. Installé dans un luxueux hôtel de New York, il occupe toutes les conversations de la bonne société. Beaucoup ont essayé de l’approcher, de lui parler, pour essayer de percer le mystère, mais aucun n’a réussi. Jusqu’au jour où Hector Travis reçoit une lettre d’invitation. Pourquoi ce jeune écrivain au talent encore remis en cause a été choisi par Shiel ? Nul ne le sait. Mais la proposition est telle que Travis ne peut refuser : l’écriture des mémoires de cet homme marquant du dix-neuvième siècle, qui lui ouvrirait les portes du monde littéraire. Mais c’était sans compter sur les confidences angoissantes du sorcier…

En menant l’action sur deux époques (le dix-septième le dix-neuvième), c’est dans une double histoire que l’on plonge. On assiste d'abord à la relation que développe le jeune écrivain avec Cornelius Shiel, ce sorcier qui a pactisé avec Lucifer en personne. On s'en doute, ce n'est pas sans risques… D’un autre côté, on revient en arrière, à la naissance des capacités magiques du sorcier, et de ses premiers déboires dans le monde magique.

L’histoire développée semble complexe, et relativement profonde. Le personnage de Cornélius n’est pas manichéen, et il nous tarde d’en savoir plus. La qualité des dessins est au rendez-vous, servant à merveille l’histoire et la profondeur des personnages. On plonge alors facilement dans le New-York de la fin du dix-neuvième siècle.

Voilà en tout cas une série qui débute bien !