La Cité

 

Avec La Cité, Stella Gemmell signe son premier roman. Elle avait cependant déjà travaillé sur la trilogie initiée par son mari (Troie de David Gemmell) et avait même terminé le dernier volume. Mais elle livre avec cette histoire sa première œuvre personnelle, qui développe un monde médiéval fantastique aux accents noirs et désespérés.

 

 

La Cité est tentaculaire et s'étend sur des lieues. Elle a au fil des siècles englouti les terres et les peuples voisins, assimilant les volontaires et tuant les résistants. Construite depuis des siècles, elle semble pourtant s’essouffler face au siège mené depuis des années par les Peaux-Bleues. Mais l'Immortel, invincible empereur de la Cité, veille et fait tout pour détruire l’ennemi, ces barbares dont le seul but est de raser la Cité et ses habitants.

 

Certains de ceux-ci, pauvres et affamés, se sont réfugiés dans les gigantesques canalisations qui courent sous la Cité. La vie y est rude et précaire, mais les faibles y trouvent parfois une certaine protection, comme Elija et Emly, deux jeunes orphelins qu'un vieux soldat prend sous son aile. Mais Bartellus a déjà bien du mal à se maintenir en vie, et les sous-sols de la Cité doivent affronter un ennemi imparable et patient, l'eau...

 

Ainsi, du sommet aux entrailles de la Cité, la lutte continue.

 

 

Il y a une intrigue principale, et puis une secondaire, et une autre encore qui semble en fait recouvrir les deux premières, à moins que ce soit la quatrième qui assume ce rôle ? En tous les cas, le récit développe plusieurs plans, allant du plus restreint à celui qui décide du sort de la Cité et du monde. Et on ne découvre que lors du final l'identité de celui qui tire véritablement les ficelles de tous les autres.

 

Le récit mêle fureur et batailles, intrigues et réflexion, avec un rythme soutenu et des rebondissements qui évitent toute monotonie. Les personnages sont nombreux et, même si beaucoup d'entre eux meurent, il est bien difficile de discerner les bons des méchants.

 

Un seul point laisse perplexe : l'absence d'archers. Pour déloger trois soldats tenant un escalier, l'ennemi envoie inlassablement ses guerriers par paires. Et ils se font inévitablement tuer, là où deux archers auraient suffi à libérer le chemin. D’ailleurs, aucune scène de bataille ne comprend d'archers, permettant ainsi des victoires aussi improbables que surprenantes.

 

Mais, en dehors de ce bémol, La Cité est un récit réjouissant et un très bon livre du genre.