Expédition

Wayne Barlowe est un artiste complet. Illustrateur de science-fiction et de fantasy, auteur, il expose ses œuvres dans des musées et galeries d’art et met son talent au service du cinéma (Bilbo, Avatar, Hellboy… ça vous dit quelque chose ?). Trait particulier : un attrait certain pour les créatures monstrueuses.

Un documentaire animalier... extraterrestre !

Savez-vous qu’aucune espèce animale sur Darwin IV ne possède d’organes de vision, mais se repère grâce à un système d’écholocation ? Que les tubules sauteurs peuvent sauter jusqu’à trois fois leur taille dans les airs ? Ou encore que les femelles sacofères vivent la majorité de leur vie enterrées ?
C’est ce qu’a permis de découvrir l’expédition de 2358 sur Darwin IV, exoplanète peuplée d’une faune étonnante et très diversifiée. En tant qu’artiste naturaliste, l’auteur a eu la chance d’être recruté au sein de l’équipe. Découvrez  son carnet de voyage, relatant une belle aventure de 3 ans dans un nouveau monde à découvrir.

Attention, beau livre !

Au premier regard, on est séduit par l’objet : son format, la couverture suffisent à vous mettre l’eau à la bouche. On sent que l’on va s’en prendre plein les yeux et plein notre imagination.
Les illustrations y tiennent bien évidemment un rôle majeur.
De nombreux croquis en noir et blanc, plus ou moins élaborés, parsèment généreusement les pages. Ceux-ci exposent moult détails  sur les nombreuses créatures qui peuplent Darwin IV avec une rigueur toute scientifique. Et si cela ne suffit pas à vous épater, de petites icônes vous renvoient régulièrement à de splendides planches couleurs rassemblées à la fin du livre.


Amateurs de grandes épopées, passez votre chemin.

Point ici d’aventuriers frisant le danger à chaque instant, ni de conflits interstellaires. C’est un tout autre genre d’aventure que nous propose Wayne Barlowe : une aventure contemplative.
Ne croyez pas pour autant que le seul intérêt du livre réside dans ses illustrations. Le journal de bord raconte précisément les observations de l’explorateur sur les comportements des sympathiques (hum) animaux de Darwin IV. Sous couvert d’une approche éthologique, Barlowe nous transmet toutes ses émotions et son émerveillement pour cette faune si particulière. Impossible de ne pas sentir poindre son affection pour ces créatures pourtant si hostiles et violentes de prime abord. Disons-le franchement, aucune d’entre elles ne se pourrait se qualifier de « mignonne » ou d’« adorable » !


Pour les amoureux de la nature, d’ici ou d’ailleurs.

Les raisons de cette affection ? Tout est dit dans la très belle introduction. Celle-ci nous remet dans le contexte de la Terre au 24e siècle. Pas joli joli, l’état de la planète… Barlowe pose un regard sévère sur le comportement humain des derniers siècles mais réussit heureusement à ne pas sombrer dans le pessimisme le plus total ; ce qui est plutôt rare aujourd’hui.
Expédition est à la fois un cri d’alarme écologique et une ode à la vie, sous quelque forme qu’elle soit.