Après la Vague
Alexander Key est pour l'heure un quasi inconnu en France. Né en 1904 et décédé en 1979, cet auteur américain a publié une grosse vingtaine de romans aux États-Unis, essentiellement de la science fiction destinée à la jeunesse. Après la Vague est donc l'une de ses premières traductions chez nous et on la doit aux éditions Aux forges de Vulcain. À noter que ce roman a été adapté par Hayao Miyazaki pour la télévision en 1978 sous le titre Conan, le fils du futur.
Seul sur un rocher au milieu de l'océan.
Après une catastrophe dont on ne saura pas grand-chose, Conan se réveille seul sur un rocher perdu au milieu de l'océan. Surgie de nulle part, une voix lui enjoint de se débrouiller pour survivre. Commence alors une existence de naufragé, parvenant peu à peu à se nourrir et s'abriter, dans l'attente d'un éventuel sauvetage qui finira par se produire. Malheureusement pour lui, ses secouristes font partie de ses anciens ennemis. Une fois avec eux, ces derniers ne cessent de lui affirmer qu'il doit se soumettre à l'ordre nouveau et travailler à la sauvegarde de l'humanité ce qui n'est pas tout à fait du goût de notre héros, épris de liberté et forte tête...
Un roman étonnant.
Après la vague commence avec une vieille recette qui fonctionne toujours aussi bien : celle du naufragé s'organisant comme il peut avec les moyens mis à sa disposition. Elle a le mérite de nous accrocher dès le début du roman. Par la suite on découvre un monde étrange, dans lequel une sorte de société totalitaire a vu le jour en prétendant organiser les survivants de l'humanité. Ses dirigeants cherchent à retrouver un célèbre savant pour le forcer à travailler pour eux, savant qui n'est autre que le mentor de Conan. On a donc une double opposition à la dictature en place, celle de l'insoumission du jeune héros et celle de la connaissance. Pour autant le roman n'en fait pas son thème central car il ne se contente que d'évoquer le pouvoir en place, sans jamais vraiment approcher ses dirigeants. On ne le voit quasiment pas. La narration se concentre sur Conan et le savant (et aussi sur une autre intrigue), laissant peu de place aux personnages secondaires ou à des explications sur la catastrophe initiale ou la description de cette société totalitaire. C'est assez épuré. Pour autant on en sait bien assez pour apprécier ce récit. L'essentiel y est et on s'attache aux héros assez rapidement pour ce qui est un bon roman et une jolie découverte.