Un roi clandestin

Sophie Le Callenec est journaliste. Elle a écrit cette biographie en interrogeant Fahim et Xavier et les fait parler à la première personne, ainsi que d’autres acteurs de cette histoire.
 

Né en l’an 2000, Fahim est le héros de cette histoire, un champion d’échecs précoce.

Maître international, Xavier Parmentier a entraîné pendant des années l’équipe de France des jeunes joueurs d’échecs. Il forme également les entraîneurs.
 

A la publication du livre en 2014, de nombreux journaux télévisés ont invité les auteurs à parler de cette histoire incroyable. On peut revoir les vidéos sur Internet...

 

L'histoire
 

Jeune bangladais (habitant le Bandladesh), Fahim  apprend à jouer aux échecs en regardant des adultes jouer dans le club qu’avait créé son père à Dacca. Il est très doué et participe à de nombreux tournois, y compris en Inde, où il remporte des victoires surprenantes compte-tenu de son âge (7 à 8 ans).

Son père ayant des difficultés avec les nouvelles autorités du Bangladesh, il craint pour la vie de son fils (au Bangladesh, pour punir un homme, on kidnappe son fils). Il inscrit Fahim à un tournoi d’échec en Bulgarie et s’enfuit avec lui pour se réfugier en Espagne. En chemin, on lui conseille de passer par la France chez un compatriote à Bagnolet. On lui dit qu’en France, les étrangers sont mieux accueillis qu’en Espagne, il décide de rester en France pour prolonger son visa. Il se fait aider par l’association France Terre d’Asile.

Il séjourne alors à Créteil où Fahim est inscrit dans un club d’échecs. Il fait la rencontre d’un professeur d’échecs, maître international, Xavier, qui repère tout de suite le prodige et décide de l’entraîner alors même que Fahim et père vont se retrouver sans papier et à la rue. Fahim commence à gagner des tournois en France.

C’est le destin extraordinaire et vrai d’un enfant qui devra devenir champion de France à 11 ans pour avoir le droit de séjourner en France et aider son père à retrouver sa dignité…
 

Mon avis

Cette histoire est formidable ! Parce qu’elle est vraie, parce qu’elle s’est passée il y a deux ans et qu’elle s’est déroulée tout près de Montreuil… 

En plus, j’adore les échecs et il y est beaucoup question d’échecs, même si c’est aussi centré sur la vie quotidienne de Fahim, de son père et de Xavier. D’un côté, on apprend plein de choses sur les clubs, les tournois, les entraîneurs et le championnat de France. De l’autre, on apprend beaucoup de choses sur les sans papier, sur les gens qui ne mangent pas toujours à leur faim ou qui n’ont pas de domicile. Ils doivent se cacher pour ne pas être attrapé par la police.

On apprend aussi la solidarité qui peut exister entre les gens qui ont des difficultés, mais aussi la solidarité du monde des échecs, car beaucoup de personnes proches du Club de Créteil ont essayé d’aider Fahim et son père.  Le livre est souvent émouvant. Par exemple, quand le père appelle Xavier dans un français incorrect pour lui demander un peu d’argent parce qu’il ne peut pas donner à manger à son fils un soir. Ou quand le père de Fahim plante sa tente près du club d’échecs, tandis que Fahim est recueilli dans des familles de joueurs d’échecs.
 

Malgré tous ses problèmes, Fahim réussit non seulement à gagner aux échecs, mais aussi à apprendre rapidement le français et à sauter une classe au collège. Parfois, il est découragé et il n’apprend plus. Il perd ses parties. Il est distrait et malheureux. Il pense à sa mère et à sa sœur, malade, qui sont restées au Bangladesh. Xavier n’est pas toujours content et il doit plusieurs fois l’encourager ou le réprimander pour qu’il continue à bien jouer aux échecs.

Il y a aussi des moments drôles, quand Xavier et Fahim plaisantent ou quand un prof. de maths conseille à Fahim de jouer aux échecs… 
 

Finalement Fahim réalisa son rêve en 2012, grâce à Xavier et à tous ceux qui l’ont aidé, comme la président du Club d’échecs de Créteil, comme Sophie Le Callennec qui a aidé son père à apprendre le français, etc. Après la victoire de Fahim au championnat de France, il faudra l’intervention du Premier Ministre pour que sa situation en France se régularise !
 

Ce qui est fou, c’est qu’une fois par mois, je voix Xavier qui donne un cours d’échecs à Montreuil. Je ne connaissais pas son histoire. Je ne savais qu’il avait entraîné tant d’excellents joueurs. Maintenant que j’ai lu ce livre, je ne le vois plus de la même façon…
 

Si vous aimez les échecs ou si vous aimez les histoires tristes qui finissent bien, lisez ce livre ! ça ne se passe pas loin ou il y a longtemps, c'est chez nous, en France, il y a deux ou trois ans.