Piège sur Zarkass - Tomes 1 à 3

Yann est un scénariste prolifique auquel on doit de nombreux projets et collaborations : Pin up et Sambre, Les éternels… Il a aussi participé à des volumes de Spirou et Fantasio, Lucky Lucke ou encore le Marsupilami. On le retrouve cette fois-ci sur l’adaptation de Piège sur Zarkass, un roman de Stefan Wul.

Didier Cassegrain s’oriente dès la fin du collège vers un lycée technique de dessin. Il poursuit pendant deux ans sa formation aux Gobelins, puis travaille pour des séries télévisées chez France Animation, avant de collaborer avec les Studios Disney de Montreuil durant un an. Il intègre ensuite la société Story pendant deux ans, où il rencontre Fred Blanchard et Olivier Vatine qui le poussent à faire de la bande dessinée. Il réalisera avec eux Tao Bang. On lui doit également Code McCallum et un épisode de Légendes de Troy, avec L’heure de la Gargouille.

Une planète pleine de dangers

Sur la planète Zarkass, de mystérieux engins volants de forme triangulaire perturbent l’harmonie instaurée entre la flegmatique population indigène et la colonie humaine implantée depuis l’ère matriarcale. Escortées par un équipage d’autochtones, deux agents aux caractères bien différents se voient dépêchées sur place : Louis, officier scientifique délicate et raffinée ; et son guide Marcel, coéquipière d'une rare rudesse.

Elles doivent traverser la dangereuse jungle de Zarkass pour accéder à la zone où l’un des engins des triangles s’est abattu…

Un univers riche et foisonnant

Piège sur Zarkass est un ouvrage assez court qui traite du colonialisme dans un récit construit comme un roman d’espionnage. Il est adapté par Yann au scénario et Didier Cassegrain aux dessins, dans une série complète en trois volets qui est parvenue à conserver le ton léger du roman d’origine, même si le tout est un peu plus fouillis… le scénariste reprend les principales péripéties du roman et en ajoute de nouvelles, pour signer une œuvre qui est un bel hommage à l'oeuvre de Stefan Wul, mais qui du coup souffre aussi d’un problème de rythme sur certains passages.

L’idée de mettre des femmes pour héroïnes est intéressante, mais la mise en scène d’une société terrienne matriarcale est sans grand intérêt au final ; on a un simple décalque du fonctionnement de la nôtre, sans réel décalage. Les femmes de Piège sur Zarkass auraient pu être des hommes, ça n’aurait absolument rien changé, le procédé n’apporte finalement pas grand-chose à l’univers lui-même… si ce n'est plusieurs jeux de mots et autres calembours assez peu réussis à mon goût !

Les dessins rendent particulièrement bien l’univers de Zarkass : la jungle est foisonnante et les créatures qui la traversent étonnantes. Les détails qui parsèment les planches ne nuisent pas à leur lisibilité, et sont un vrai plaisir pour les yeux. Les personnages sont très expressifs, et les éléments technologiques particulièrement bien rendus, eux aussi. Didier Cassegrain excelle dans tous les registres, et contribue pleinement à l’ambiance de cet album.

Piège sur Zarkass est un bel hommage des auteurs à Stefan Wul, et nous offrent une série plaisante et agréable à suivre.