Le Roi sombre
Oren Miller est une juriste de formation mais elle se lance assez vite dans les mondes imaginaires et l'écriture. C'est en 2009 que ses premiers romans verront le jour. Ses descriptions imagées, son humour décapant et sa maîtrise des émotions font du Roi Sombre une histoire jubilatoire à ne pas manquer.
Ce qui ne tue pas rend plus fort
Ed est promis à un avenir des plus grands. Tout lui réussit, son intelligence et sa facilité d’empathie avec tous lui donnent un net avantage dans ses cours et ses relations de tous les jours.
Son désir de partir vers Ixion, la cité satellite de ses rêves, semble se concrétiser avec l'annonce de sa réussite de son dernier examen.
Sa bien-aimée est prête à le suivre et le mariage n'est pas loin. Voici donc un pont d'or qui se profile pour le jeune homme.
Mais la vie et les machinations vont changer les données et entraîner sa chute vers l'enfer. Accusé à tort, le voilà parti vers la prison la plus difficile qui existe. Celle dont on ne revient jamais.
À l'annonce de la sentence le couperet tombe et une petite phrase résume bien la situation... « Maintenant il faut souhaiter qu'il meure vite...»
Le jeune homme devra faire appel à toutes ses forces et bien plus encore pour sortir de cette impasse mortelle.
Dumas à la sauce SF
Le défi de revisiter le Comte de Monte-Cristo d'Alexandre Dumas était assez culotté mais il faut reconnaître que Oren Miller s'en est parfaitement bien sortie.
La vengeance est le maître mot de cette intrigue avec bien d'autres sentiments qui sont présents et tout aussi bien gérés. Comme la compassion avec la Déesse d'Ixion, le cynisme de Kajal le Lyth ou encore la duplicité de Nérion. Mais pour moi, celui qui remporte la palme ou du moins celui que j'ai préféré c'est Jatalan, le pirate. Un petit bijou d'humour pince-sans-rire et de mauvaise foi. Je le trouve vraiment attachant dans ses réactions qui cache un cœur énorme devant les perversions des nantis d'Ixion.
Oren Miller propose dans cette fresque vengeresse de retrouver tous les ingrédients qu'Alexandre Dumas avait donnés à son histoire. Transposé dans la science fiction c'est un vrai régal.
Avec une plume acérée, pleine d'humour et très imagée, l'auteur dissèque, décrit l'âme humaine avec brio et la précision d'un scalpel.
Je me permets de glisser une phrase pour montrer vraiment l'esprit de l'auteur et qui démontre tout son humour : « Mais comme le lieu de détention d'Ed était parfaitement entretenu, voire un tantinet immaculé, il avait plus de chances de croiser Dieu dans sa cellule qu'un microbe. Il deviendrait donc un vieux dingue en excellente santé. »
Une belle performance où le lecteur va aller d'émotion en émotion contradictoire en suivant les pas du héros principal, Ed/Hisham. Un jeune homme trahi et sacrifié sur l'autel de l'ambition qui se transforme en monstre omniscient d'intelligence et de pouvoirs.
Pourtant Ed/Hisham va rencontrer bien des créatures qui se chargeront de lui redonner âme humaine et espoir.
Je conseille ce roman à tous ceux qui aiment lire tout simplement. Amoureux de SF ou de Dumas vous devriez passer un très bon moment sur la cité satellite d'Ixion.