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Je suis la reine

Bastien Lecouffe-Deharme (Illustrateur de couverture), Anna Starobinets ( Auteur), Raphaëlle Pache (Traducteur)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 26/03/15  -  Livre
ISBN : 9782070455263
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SylvainB   - le 31/10/2017

Je suis la reine

Fantastique russe
 
Auteur russe née en 1978, Anna Starobinets a commencé par le journalisme, écrivant pour différents journaux russes. Depuis 2005, elle a entamé une carrière littéraire qui lui a d’ores et déjà valu une reconnaissance publique et médiatique. Avec Je suis la reine, elle propose six nouvelles de fantastique, ancrées dans la réalité russe et en même temps influencées par de grands auteurs américains : on retrouve sans problèmes l’influence de Richard Matheson ou Stephen King. Alors, allons-y, plongeons dans l’univers torturé de Starobinets.
 
Le corps, ce mystère
 
À la lecture de ce recueil, une chose est certaine : Anna Starobinets est obsédée par les mystères que recèle le corps humain. Si on prend par exemple la nouvelle éponyme, on découvre l’histoire d’un garçon, Maxime, qui devient progressivement si gras et si répugnant qu’il dégoûte jusqu’à sa propre mère. Son corps subit en fait une mutation, suite à l’ « invasion » d’un insecte qui cherche à se reproduire et à fusionner avec un humain. Alternant flashbacks et retour au présent, incorporant les fragments du journal de Maxime, "Je suis la reine" constitue une vraie réussite, digne des meilleurs moments de Matheson ou King.  
 
Dans "L’éternité selon Yacha", un homme se réveille un matin avec le cœur qui ne bat plus. Il doit donc aller se déclarer comme mort, sauf qu’il vit toujours. Il est chassé de lui par sa femme, finit par quitter Moscou. Yacha, piégé dans une espèce de « non-vie », est condamné à une forme d’immortalité. 
 
L’enfance, paradis du fantastique
 
Notre auteur aime aussi choisir des enfants comme protagonistes de ses nouvelles (à l’instar de Richard  Matheson dans Journal d’un monstre). Outre "Je suis la reine", on trouve dans cette veine "Les Règles" où une voix silencieuse dicte à un enfant des règles de vie avant qu’il ne doive y soumettre sa famille. Les enfants chez Starobinets possèdent le potentiel du monstre (comme chez d’autres auteurs, ne nous leurrons pas) mais gardent quelque chose d’innocent. Ils sont de plus immergés dans une société russe qui paraît assez irréelle, qui rappelle un peu la description qu’en donne Dmitri Gloukhovski. Au total, Je suis la reine séduit et garde le charme envoûtant d’une invitation au voyage (fantastique) dont vous auriez tort de vous priver.

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