Une pluie sans fin

Michael Farris Smith est un auteur américain originaire du Mississippi. Il a déjà à son actif plusieurs publications dans des revues et anthologies littéraires. Une pluie sans fin est son premier roman.

Quand le temps se gâte…

Des pluies diluviennes s’abattent sur une partie des États-Unis ; face aux tempêtes qui se succèdent, les autorités abandonnent l’idée de reconstruire et demandent aux habitants d’évacuer, avant d’abandonner presque complètement le terrain. Quelques personnes s’entêtent à rester, et survivent comme elles peuvent dans un monde qui vire de plus en plus au cauchemar…

Cohen est de ceux-là : il refuse de quitter sa maison où restent tant de souvenirs, jusqu’au jour où sa route croise celle de deux adolescents…

Il faut lutter pour sa survie !

Une pluie sans fin est un roman post-apocalyptique, sous-genre de la science-fiction qui compte déjà bon nombre d’ouvrages et de films, tels que La Route ou Mad Max pour les plus connus. Titres que la quatrième de couverture ne manque d'ailleurs pas de citer, même si le présent roman s'en distingue quelque peu… Contrairement à ces derniers, il ne s’intéresse pas au devenir de l’humanité après la catastrophe, mais plutôt à cette période de transition qui voit le monde changer... nombreux sont ceux qui se souviennent encore de la vie telle qu’elle était avant que la catastrophe ne se produise ! Autre singularité, c’est cette fois l’excès d’eau qui va servir de moteur à l’histoire, là où le lecteur habitué au post-apo est plus souvent abreuvé d’environnements désertiques.

Aucun des protagonistes n’est sorti indemne des bouleversements entraînés par la succession ininterrompue de pluies diluviennes, et le récit se rapproche davantage d’une quête initiatique, pendant laquelle chacun va laisser derrière lui les fantômes de son passé, pour enfin se remettre à avancer. Les héros de l’histoire forment une sorte de bulle d’ordre au milieu du chaos, et laissent entrevoir une lueur d’espoir, malgré tout… Ils sont attachants, en tout cas, et profondément humains dans leurs bons et mauvais côtés.

 

Le récit quant à lui est fluide et dynamique, les dialogues sont bien menés et l'intrigue ne souffre aucun temps mort, rendant la lecture agréable. On regrettera toutefois la place quelque peu caricaturale à laquelle les femmes sont réduites : faire à manger et s'occuper des enfants, pendant que les hommes utilisent leurs fusils. C'est d'autant plus étonnant que les femmes du roman ont par ailleurs des caractères bien trempés... On se trouve finalement devant un roman agréable, suffisamment singulier dans le genre post-apocalyptique pour mériter qu'on s'y attarde.