Le Golem d'Hollywood
« Il y avait d’abord les hipsters, qui avaient colonisé les quartiers de Silver Lake, de Los Feliz et d’Echo Park, si bien qu’aujourd’hui vous aviez plus de chances de tomber sur un camion à tacos "gourmet" tenu par des moustachus sortis d’une école culinaire avec des lobes d’oreille étirés comme des hula hoops que sur une vraie taquería mexicaine. »
Jonathan Kellerman est psychologue clinicien spécialisé en pédiatrie et également l’auteur d’une trentaine de thrillers psychologiques. Il a notamment reçu le
Prix Edgar pour
Le Rameau brisé.
Jesse Kellerman est son fils, et également auteur de plusieurs romans. Nous vous conseillons d’ailleurs fortement son roman Les Visages. Et si vous avez besoin d’une motivation supplémentaire, il a reçu, en 2003, le Princess Grace Award, attribué au jeune dramaturge le plus prometteur d’Amérique.
La traductrice de ce roman est Julie Sibony. Elle a notamment traduit les travaux de Craig Ferguson, Michael Finkel, John Sandford ou encore Barbara Kingsolver.
Une tête coupée, du vomi et un golem
Jacob Lev, inspecteur du LAPD et fils de rabbin, est chargé par les gorilles de la très mystérieuse section des « Projets Spéciaux » d’enquêter sur la présence d’une tête, sans corps, dans une maison abandonnée sur les hauteurs d’Hollywood. Sur le plan de travail de la cuisine, le mot JUSTICE a été gravé en hébreu.
Parallèlement le Golem, créature mythique de Prague, semble s’être réveillé de son long sommeil.
Jacob s’embarque alors dans un voyage tant professionnel que personnel, bien loin de ses prérogatives habituelles entre Prague, Oxford et Los Angeles.
Une belle réussite
Le Golem d’Hollywood fait partie de ces livres que vous commencez un soir et ne lâchez pas de la nuit, et que vous êtes presque triste de finir.
Un coup de maître(s) de la part de ses deux auteurs, qui oscille entre enquête glauque et sordide, quête des origines aux résonances mythiques, voyage initiatique praguois et sombre histoire familiale, le tout rythmé et fiévreux, empreint de poésie et de belles descriptions.
C’est intelligent, brillant, et remarquablement bien traduit. Et pas de panique, si comme moi, vous n’êtes pas très au fait des us et coutumes juifs, le lexique à la fin de l’ouvrage saura remédier à ces lacunes.
Une lecture dépaysante que je vous recommande chaudement !