Pinocchio

Jérémie Almanza est né en 1982. Tout petit, il est subjugué par Max et les maximonstres de Maurice Sendak, Les Contes de la rue Mouffetard, les romans de Roald Dahl, mais aussi les dessins animés du Club Dorothée. Après des études en économie, il finit par se lancer dans la bande dessinée avec un premier album, Aristide broie du noir, avec Séverine Gauthier au scénario. On lui doit également avec la même scénariste Cœur de pierre, ainsi que la série Eco avec Guillaume Bianco. Il illustre cette fois le Pinocchio de Carlo Collodi, l’un des ouvrages les plus populaires de la littérature italienne.

Un pantin de bois devient un petit garçon

Pinocchio est un pantin taillé dans un morceau de bois vivant, qui va faire le dur apprentissage de la vie... la route est longue avant de devenir un véritable petit garçon, et le pantin cumule les bêtises, ce qui ne facilite pas les choses ! Sa naïveté et sa malhonnêteté lui joueront bien des tours, et le détourneront bien des fois du bon chemin et des personnes qui veulent son bonheur... mais n’est-ce pas dans les épreuves qu’on grandit ?

Une histoire connue à redécouvrir

Tout le monde connaît l’histoire de Pinocchio, ne serait-ce que par l’adaptation faite par Disney. On sait moins que c’est un roman d’apprentissage qui n’hésite pas à se montrer dur, et qui montre l’homme dans ce qu’il a de pire et de meilleur. Carlo Collodi (1826-1890) décrivait ainsi la société de son époque à travers ce texte, et le moins qu’on puisse dire est que ce monde était rude. Il s’attache à décrire toute une galerie de personnages ambigus, dont aucun n’est foncièrement mauvais, mais qui essaient de survivre dans un monde sans pitié. Et dans un tel monde, mieux vaut écouter les bonnes personnes, si on ne veut pas vivre de moments trop désagréables, à l’image de Pinocchio ! Heureusement, tout n’est pas noir puisque la relation qui unit le pantin de bois à la Fée et à Geppetto est empreinte de douceur et de poésie.

Jérémie Almanza parvient à rendre ce double-aspect du texte original, où le merveilleux affleure parfois dans la grisaille ambiante. Son jeu sur les ombres et les lumières est à ce titre particulièrement réussi, et ses illustrations correspondent parfaitement à l’atmosphère du conte. Entre des pleines pages superbes, les enluminures qui viennent agrémenter chaque début de chapitre, et de petites illustrations en noir et blanc,  le dessinateur a varié les plaisirs et ravit l’œil du lecteur à chaque page. Ce magnifique ouvrage (couverture cartonnée épaisse, papier de qualité) est de plus accompagné de notes et précisions sur le texte et l’auteur italien.

 

L’occasion idéale pour se replonger dans ce classique de la littérature italienne, ou le faire découvrir dans le plus beau des écrins !