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Le voleur d'estampes

Aux éditions : 
Date de parution : 13/01/16  -  BD
ISBN : 9782344009246
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tony   - le 27/09/2018

Le voleur d'estampes

Après des études aux Beaux-arts, Camille Moulin-Dupré réalise en 2009 le court-métrage d’animation Allons-y Alonzo, hommage à la filmographie de Jean-Paul Belmondo dans un univers graphique et narratif de bande dessinée. Le film connaîtra de nombreuses sélections en festival à travers le monde. Il a aussi travaillé comme directeur artistique dans le jeu vidéo, et signe avec Le voleur d’estampes son premier ouvrage, où transparaît sa passion pour le Japon.

Double vie

Le voleur mène une double vie : il travaille le jour dans le restaurant portuaire de son père, et dévalise la nuit les riches demeures des puissants de la ville. Plus que le vol en lui-même, c’est le frisson de l’aventure et la sensation de liberté qui le guident. Il reste insaisissable, jusqu’au jour où la fille du gouverneur découvre son visage...

Cette rencontre va-t-elle bouleverser leurs destins respectifs ?

Un monde fascinant

Le voleur d’estampes est un ouvrage étonnant : son parti pris esthétique en déroutera plus d’un, mais c’est aussi ce qui en fait tout l’intérêt. Car l’histoire est racontée sous la forme d’un recueil d’estampes qui se succèdent, et c’est un réel plaisir d’admirer les détails qui fourmillent dans chaque planche. Le choix du noir et blanc se marie parfaitement au récit, et fait écho à la double vie menée par le voleur et la fille du gouverneur : le jour (sur fond blanc) s’attache ainsi à décrire une vie quotidienne un peu morne, alors que la nuit (sur fond noir) est le domaine des songes et des rêveries, le moment où le fantastique surgit et où tout devient possible.

Le jeu sur les contrastes est particulièrement réussi, et permet à l’auteur de faire ressortir nombre de détails imperceptibles autrement. L’amateur d’ukiyo-e (terme signifiant « images du monde flottant » qui décrit la peinture et l’estampe de la période Edo, entre 1603 et 1868) s’amusera à déceler les nombreuses références à des œuvres connues, et se laissera porter sans mal par cette histoire qui rend un très bel hommage aux grands maîtres des estampes japonaises. Le voleur d’estampes nous offre un récit fascinant, un quotidien paré d’onirisme, magnifié par de superbes dessins. On ne peut que vous inviter à découvrir ce très beau manga !
 

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