Le visiteur du soir
Adroit Richard D. Nolane ! Notre homme s’est créé une niche au sein de l’uchronie, quasiment un sous-genre : et si les nazis avaient pu, la guerre durant plus longtemps, développer en série leurs armes miraculeuses, les « wunderwaffen » ? C’est là l’argument de base de cette série dont nous allons critiquer le tome 9 (déjà), dessiné par Maza, qui a un don manifeste pour dessiner ces avions sortis de l’imaginaire des ingénieurs nazis. Reste qu’il faut avoir de l’imagination pour tenir neuf tomes (et il y en aura d’autres, soyez-en sûr). Nolane, on va le voir, n’en manque pas.
Rencontre du troisième type
Après avoir été perdu au fond d’un trou dans l’Antarctique (cf Amerika bomber), le pilote Murnau a établi le contact avec un extraterrestre caché depuis 10 000 ans dans son vaisseau recouvert par la glace. Ce dernier a pris possession d’un nazi et se sert de son corps pour communiquer avec Himmler à qui il promet des prodiges. Mais Murnau a des doutes, attisés par le suicide du télépathe Hansen qui lui a laissé un message alarmiste : il ne faut pas que ce « visiteur du soir » vienne en Allemagne sinon il provoquera des catastrophes.
Pendant ce temps, Churchill et de Gaulle partent rencontrer Truman qui les emmène sur la zone 51 dans le Nevada assister à la démonstration de vol d’avions révolutionnaires susceptibles de redonner aux alliés la maîtrise du ciel. Cela n’empêche pas l’anglais et le français de prévenir Truman de l’activité nazie en Antarctique…
Nouvelle étape
La série Wunderwaffen fonctionne grâce un scénario bourré de références, tant historiques que culturelles. Déjà, on a Les visiteurs du soir de Carné, cité explicitement. Ensuite, il y tant Lovecraft que Campbell et Carpenter : on ne peut s’empêcher de penser à The Thing, la nouvelle ou les films, en lisant ces albums où le continent glacé recèle des mystères indicibles.
Sans compter bien sûr la zone 51, où les américains sont censés avoir étudié des aéronefs extraterrestres. Sorti de ces références, l’album et la série fonctionnent bien car Nolane négocie justement bien le lent passage de l’uchronie à la science-fiction : il est clair qu’il prépare quelque chose d’impressionnant. On espère qu’on ne sera pas déçu.