L'homme qui traversa le Terre

Robert Darvel est né en 1958. Après une parenthèse en librairie et dans la communication visuelle, il crée en 2005 la maison d’édition Le Carnoplaste et se voue à la publication de textes de littérature populaire. On lui doit de nouvelles aventures du détective Harry Dickson, ainsi que des textes et nouvelles pour l’Amicale Jean Ray, Malpertuis, Fiction, Bibliogs ou Rivière Blanche.

Une invention extraordinaire

Louis Zèdre-Rouge est un inventeur de génie : son rayon ZR doit permettre à un corps humain de pénétrer la matière. Sa fiancée y est malheureusement exposée et s’enfonce dans les entrailles de la Terre... Louis est accusé de meurtre et se pend dans sa cellule.

Dix ans plus tard, les notes du génie ont été exploitées par l’Empire industriel Funcal, qui étend sa domination sur et sous le globe. Un des sites de prospection géologique est victime d’étranges phénomènes qui perturbent les travaux... quelqu’un parviendra-t-il à en déterminer l’origine ?

Une histoire de vengeance à travers le temps et la matière

Amateurs de littérature populaire et de feuilletons tels qu’il s’en publiait au début du dix-neuvième siècle, L’homme qui traversa la Terre est fait pour vous ! Le rythme du récit, les références, la mise en scène, le mode de narration... tout rappelle les textes d’époque, avec leur découpage en épisodes trépidants, leurs personnages de scientifiques excentriques, leurs histoires d’amour tragiques... Le présent roman aurait tout aussi bien pu être écrit alors, ce qui lui confère un certain charme désuet plutôt plaisant.

Il comporte également de nombreux clins d’œil aux auteurs de merveilleux scientifique (comme Jules Verne, Rosny Aîné, Gustave Le Rouge et bien d’autres), ce qui ravira les connaisseurs mais c’est aussi là que là bât blesse ; on a assez souvent l’impression d’un jeu d’érudit destiné à d’autres érudits, ce qui risque de laisser nombre de lecteurs actuels de côté. Le texte perd ainsi une bonne partie de son intérêt si on ne possède pas les références, ce qui est dommage puisqu’il ne manque pas de richesse par ailleurs. Il y a ainsi un vrai travail sur le style, avec un récit écrit « à la manière de » mais suffisamment modernisé pour le rendre accessible sans être ennuyeux.

L’homme qui traversa la Terre est un bel hommage à tout un pan de la littérature populaire, et reste un bon divertissement que les amateurs de merveilleux scientifique seront plus à même d’apprécier.