La grande guerre des mondes tome 1 : la chose sous les tranchées
On retrouve Richard D.Nolane, nouvelliste et anthologiste reconnu, derrière des séries de bandes dessinées à teneur uchronique : Zeppelin’s war, Wunderwaffen (avec le graphiste Maza, très talentueux pour donner vie aux avions délirants de la technologie nazie) et Space Reich, série où Charles Lindbergh décide de tout faire pour ne pas laisser l’espace aux nazis victorieux en Europe !
Par rapport à la série Jour J du tandem Duval/Pécau, l’originalité de Nolane est de se baser sur des anticipations technologiques : que se serait-il passé si les nazis avaient développé tous leurs prototypes ? Et si Von Braun avait eu ses crédits ? Etc… La chose sous les tranchées, premier tome de la trilogie La grande guerre des mondes, se propose par contre de reprendre les choses là où Wells les avait laissées : et si quelque chose s’était passé en plein cœur du front en 1916…
A Verdun émerge des martiens !
1913, Londres : le professeur Challenger expose sa théorie selon laquelle le météore qui a frappé la Sibérie à Tougunska était en fait un objet manufacturé d’origine extraterrestre devant un auditoire médusé qui peine à le croire, malgré les preuves matérielles qu’il avance… En 1916, à Verdun, le général Nivelle arrive pour une inspection du fort de Danrit et est tué par un bombardement allemand (personne ne le regrettera) qui projette dans le ciel une étrange sphère auparavant enterrée sous terre. La sphère atterrit au sol et déploie un champ de force impénétrable…
L’évènement insolite suscite une trêve entre allemands et français sur ce secteur du front afin de laisser des savants comme Flammarion inspecter l’artefact, qui envoie des signaux radios au-delà de la Terre. Du côté des militaires, le haut commandement allemand décide de lancer de concert avec les français un bombardement pour ébranler l’artefact. Ils sont loin de se douter que de Mars arrivent d’étranges vaisseaux…
Un début réussi
Ce premier tome, soyez-en sûr, est une réussite éclatante : le scénario de Richard D.Nolane réussit à poser et le contexte et les enjeux de l’action. Un véritable suspense s’installe, même si le lecteur « devine » ce qui va arriver (en fait, « il » attend avec impatience le moment où les martiens vont arriver).
Enfin, on note bien sûr l’hommage à Wells, qui apparaît dans l’album, savoureux et nostalgique. Le graphisme de Vladetic, sans être original, est efficace. Que demande le peuple ? On est ici dans du roman-feuilleton graphique et le critique trop souvent blasé savoure son plaisir. Recommandé, chers amis. Et vivement le volume 2 !