Les Fées de Cottingley
Sébastien Perez est né en 1975. On le connaît pour ses publications en littérature jeunesse, mais aussi pour ses récits fantastiques autour de faits réels : on lui doit déjà dans cette veine L’Herbier des fées (Albin Michel) et Généalogie d’une sorcière (Seuil Jeunesse). Pour Les Fées de Cottingley, il est accompagné aux dessins par Sophie de La Villefromoit, à qui l’on doit de nombreuses illustrations pour des albums, ainsi que pour certains romans, comme Les malheurs de Sophie (Seuil Jeunesse).
Un récit fantastique
Les Fées de Cottingley est un roman illustré basé sur la célèbre affaire des Fées de Cottingley : une série de cinq photographies qui montre deux fillettes, Elsie Wright et Francès Griffiths, en compagnie de fées... Un certain Sir Arthur Conan Doyle s’intéresse de près à cet événement, preuve pour lui de la réalité des phénomènes psychiques. Portée à la connaissance du public, cette affaire a défrayé la chronique, au détriment peut-être des deux enfants à son origine...
C’est à la plus jeune des fillettes, Francès, que s’intéresse ici le récit concocté par Sébastien Perez, qui nous invite à le suivre dans un voyage sur les traces des fées.
Une balade à la lisière des mondes
Les Fées de Cottingley est avant tout l’histoire de Francès telle qu’elle aurait pu se produire : on suit donc les pas de la jeune fille qui va peu à peu découvrir un autre monde, dont la réalité n’est pas si évidente... et ce ne sont pas les photographies prises à cette occasion qui vont aider à y voir plus clair ! L’auteur décrit avec beaucoup de justesse le contexte historique (la première guerre mondiale) à travers les yeux de son héroïne, qui souffre du départ de son père pour le front. L’angoisse de l’attente est palpable, et on peut se demander si les fées ne permettent pas à la fillette de mieux supporter cette absence : les éléments fantastiques du récit viennent en quelque sorte combler un vide.
Rêve et réalité s’entremêlent, et comme Francès, le lecteur a l’impression d’avoir un pied dans un autre monde, sans pouvoir y entrer complètement au risque de disparaître... l’ambiance particulière du récit est renforcée par les magnifiques dessins de Sophie de La Villefromoit qui viennent ponctuer les pages ; les différentes illustrations fourmillent de détails, et sont autant de porte d’entrées dans l’univers imaginé par Sébastien Perez. On se trouve au final devant un magnifique roman illustré, une belle histoire touchante et sensible renforcée par des dessins au diapason. Les amateurs de contes et d’esthétisme romantique du XIXe siècle apprécieront !