Les décastés d'Orion - Tome 1

Les décastés d'Orion - Tome 1

Derrière cette libre adaptation d’un roman de Julia Verlanger (La croix des décastés), on retrouve le scénariste Corbeyran et le dessinateur Jorge Miguel. Corbeyran a commencé sa carrière chez Vent d’Ouest (Les griffes du marais) puis a signé des succès comme Le chant des Stryges ou Les hydres d’Arès.

D’abord illustrateur publicitaire, le portugais Jorge Miguel s’est d’abord fait nom dans le dessin animé avant de bifurquer vers la bande dessinée. Il a dessiné pour le compte des Humanoïdes associés la série Z comme Zombie puis le thriller Arène des Balkans (sur scénario de Philippe Thirault). Voici donc un tandem européen aux commandes ! Et pour quel résultat ?

La quête des réprouvés

Sur Orion, Kohlen appartient à la caste des guerriers mais a un défaut : il aime les femmes. La prêtresse Liséa l’attire dans sa chambre avant de crier qu’elle a été forcée par lui. Kohlen est décasté, c’est-à-dire chassé de la caste des guerriers et condamné à l’exil après avoir vu son tatouage de guerrier brûlé. Il rencontre la jeune Tryana, qui dit appartenir à la caste des chasseresses. Les deux condamnés s’évadent et réussissent à rejoindre des itinérants qui leur donnent asile.

Tryana est en fait une artiste et réussit à monter un numéro qui rapporte aux itinérants. Lors d’une de ses représentations, elle croise un homme blond, celui-là même qui l’a fait condamner au décastage après qu’elle l’eut surpris en train de descendre de son char volant… Au même moment, une jeune terrienne blonde est capturée par des indigènes d’Orion. Elle recherche justement un de ses congénères qui, visiblement, cherche à déstabiliser la civilisation d’Orion…

Un très bon début

Ce premier tome des Décastés d’Orion est très bon (ah oui, pas très original dans les adjectifs, je sais…) car il réussit une narration en parallèle, avec d’un côté Kohlen et Tryanna et de l’autre la jeune terrienne. A la fin, les fils se croisent astucieusement. D’aucuns pourraient même qualifier cet album de trop « classique ».

Le dessin de Jorge Miguel constitue une agréable surprise. Peut-être inspiré par François Bourgeon, il refuse en tout cas toute esbrouffe, adopte une narration claire et efficace. Le tout fonctionne bien et le lecteur est impatient de découvrir la suite. Est-ce digne de Julia Verlanger ? En tout cas, voilà un bel hommage à une auteure décédée depuis longtemps et dont l’œuvre  imprègne la science-fiction française.