Chaleur
Joseph Incardona est né en février 1969 à Lausanne, de mère suisse et de père sicilien, il est l'auteur d'une dizaine de romans, de scénarios (pièces de théâtre, bandes dessinées et pour le cinéma) mais aussi réalisateur. Il vit actuellement à Genève. En 2015, son roman Derrière les panneaux, il y a des hommes a remporté le Grand prix de littérature policière du meilleur roman en français.
Heinola, Finlande
Tous les ans a lieu le Championnat du Monde de sauna où des concurrents de l'Europe entière s'affrontent dans ces cabines surchauffées à 110 °C. Cette année encore, deux rivaux de longue date sont au rendez-vous, Niko Tanner, acteur porno de profession et multiple vainqueur et son challenger, Igor Azarov, ancien militaire qui tentera cette fois encore de le détrôner...
Mais cette année n'est pas comme les autres, Niko est inquiet, quant à Igor, il souhaite bien plus que remporter la première place.
Cette compétition n'est pas seulement un challenge idiot, c'est aussi un combat d'ego, de personnalités aussi atypiques qu'antagonistes.
"Les Finlandais aiment faire la fête en groupe pour oublier l'isolement de l'hiver et fêter l'arrivée des beaux jours."
Avec un pitch pareil, cette histoire a tout de suite piqué ma curiosité. Son cadre "scandinavo-exotique" fait penser à du Paasilinna, comme dans sa manière de dépeindre ses personnages, aussi grotesques que touchants. Joseph Incardona a un style qui peut désarçonner au départ, cru, incisif, qui ne va pas par quatre chemins pour nous raconter les choses. Soit, on s'y fait rapidement et on se laisse prendre au jeu de ce combat d'antihéros pathétiques et déterminés dans leur compétition absurde.
Inspiré d'après un accident tragique ayant vraiment eu lieu aux Championnats du Monde de sauna en 2010, Joseph Incardona tisse son histoire en reprenant les deux finalistes, le Finlandais et le Russe, mais pour le reste, tout n'est que fiction.
On ne sait pas trop comment ce roman a pu finir sur ActuSF, d'autant qu'il ne s'agit ni de science-fiction ou de fantasy, mais cette histoire intrigue et ne laisse clairement pas indifférente.
Après la lecture, on en sort un peu mal à l'aise et désarçonné. Pas d'ironie ici, mais seulement du tragique sublimé sous la plume d'Incardona.