On ne présente plus Christophe Arleston : celui qui a été journaliste, rédacteur publicitaire et auteur dramatique s’est tourné vers la bande dessinée à la fin des années 80, et il connaît le succès grâce à la série Lanfeust de Troy avec Didier Tarquin. Maniant volontiers l’humour (qu’on retrouve à l’oeuvre dans l’une de ses dernières séries, Ekhö), il change pour un registre plus sombre dans Sangre, où il retrouve le dessinateur des Naufragés d’Ythaq, Adrien Floch.
La planète des arts
La petite Sangre voit sa famille massacrée et sa mère enlevée par la compagnie des Sombres Ecumeurs. Seule survivante, elle grandit dans une institution où elle apprend à maîtriser un pouvoir lui permettant de figer le temps quelques secondes. Elle finit par en être exclue et doit poursuivre son éducation à l’école de la rue, ce qui lui permettra de découvrir l’un des complices du massacre, grâce auquel elle pourra accomplir sa vengeance…
Sa quête l’amène sur Tarasque, à la recherche de Fesolggio, un peintre et sculpteur de génie devenu un raté oublié de tous. Mais quel intérêt de lui donner la mort s’il l’attend avec impatience ?
Une quête vide de sens ?
Après un premier volet qui retrace l’origine de la quête de vengeance de Sangre à travers l’univers, et au premier pirate qu’elle retrouve, place à un autre Ecumeur, qui s’avère être un artiste… autant qu’une crapule de la pire espèce, prêt à tout pour atteindre le succès. Comment quelqu’un capable d’œuvres aussi magnifiques peut-il avoir le cœur si noir ? Dans un monde où les apparences ont une importance vitale (on laissera aux lecteurs le soin de découvrir pourquoi), Sangre devra user de toute son intelligence pour mener sa vengeance à bien. Au risque de perdre encore un peu d’humanité, même si certaines rencontres lui permettent d’éviter de devenir l’un des monstres qu’elle pourchasse...
Car si les deux premiers Ecumeurs rencontrés étaient de belles crapules parfaitement détestables, Sangre finira bien par en rencontrer un qui ne soit pas aussi profondément mauvais… comment réagira-t-elle alors ? On espère le découvrir, et on a hâte de continuer à explorer cet univers plein de surprises, avec sa galerie de protagonistes simplement humains, avec leurs qualités et leurs défauts (la pire crapule peut avoir aussi de bons côtés…). Les dessins accompagnent parfaitement le texte, avec des décors et des personnages réussis. Ce deuxième volet s’avère aussi prenant que le volume précédent, nul doute que la suite sera aussi de qualité !