L'enfant de poussière

L'enfant de poussière

Le défi d’un auteur encore méconnu

De Patrick K. Dewdney, un anglais qui écrit en français, le critique toujours pressé avoue piteusement n’avoir rien lu. Il a pourtant signé des romans comme Mauvaise graisse (Geste éditions, 2013) et surtout Écume (La manufacture de livres, 2017) qui remporta le prix Virilo. L’Enfant de poussière, paru en mai dernier chez Le diable vauvert, constitue le premier volet d’un cycle qui s’inscrit dans la fantasy. Après la poésie et le roman noir, Dewdney se frotte donc à la fantasy… pour quel résultat ?

L’odyssée d’un enfant

Syffe est un orphelin des rues qui vit dans la ferme de la vieille Tarron, dans la ville de Corne-Brune, avec ses camarades Merle, Cardu et surtout la jolie Brindille. Syffe, comme ses camarades, fait tout pour impressionner la petite fille, y compris voler. Après s’être fait prendre par le première lame Hesse, il devient un espion à sa solde, ce qui n’exclut pas qu’une certaine affection s’instaure entre lui et le soldat. Syffe devient aussi ami avec une jeune sauvageonne, Driche, qui appartient à un clan de nomades qui vit une partie de l’année à Corne-Brune. Syffe est loin de se douter que le monde dans lequel il vit est bouleversé par la mort du roi Bai. Il se retrouve bientôt mêlé à des intrigues qui le dépassent. Loin de Brindille, il sera successivement apprenti chirurgien, puis jeune soldat. Et la magie n’est pas loin, une magie très obscure…

Un premier volet prometteur 

Plutôt long (plus de 600 pages), L’Enfant de poussière se lit bien. Tout d’abord parce qu’il s’agit d’un roman d’initiation, celle de Syffe au monde. Orphelin en quête de père, il en rencontrera plusieurs. On est aussi intéressé par le choix narratif : c’est Syffe qui raconte, un Syffe plus âgé qui se souvient de sa vie et qui parfois juge l’enfant qu’il a été. Cela donne ici un point de vue intéressant, original aussi. On attend donc ce que peut réserver le deuxième tome.