Un gentil orc sauvage

Théo Grosjean - Un gentil orc sauvage

Théo Grosjean est né en 1995. Il a fait ses études à l'école d'Arts Emile Cohl. Remarqué par Lewis Trondheim, son professeur qui a rapidement remarqué ses talents graphiques et scénaristiques. Il signe sa première BD L'Empire du pire (2017), une parodie de Star Wars publiée chez Jungle réalisée avec Auriane Bui, une collège d'Emile Cohl. Il se fait remarquer avec Un gentil orc sauvage (Delcourt 2018) et reçoit la Pépite BD au Salon de la presse jeunesse de Montreuil (2018) et le Prix Utopiales BD (2019).

Une aventure de fantasy destinée à la jeunesse (mais pas que)

Oscar est un jeune orc né d'une mère orc "civilisée" et d'un père orc "sauvage". un jour, il fait la fâcheuse rencontre avec une tribut d'orcs sauvages sur son chemin. Il tente d'avertir les gens de son village, en vain, on ne le prend pas au sérieux, comme d'habitude. Il se retrouve alors malgré lui le seul survivant d'une tragédie et s'en va alors à l'aventure, dans une épopée semée d'embûches et de encontres improbables, en quête d'une terre meilleure. Il se heurte alors au peuple gobelin qui n'est pas franchement réputé pour son accueil et son ouverture d'esprit.

Une vraie pépite

On peut se risquer à sourire avec ce titre faussement naïf, le contenu n'est clairement pas niais et gentillet, mais révèle plutôt une intrigue teintée d'une violence surprenante et de de valeurs assez intéressantes pour la jeunesse. On voit bien que notre ami Théo a été un peu trop bercé dans la Fantasy, les délires Donjon & Dragons et co. Il le fait savoir d'ailleurs dans sa biographie très humoristique. C'est un parti pris qui aurait pu s'avérer risqué, mais ses prix prouvent qu'on tient là une histoire qui vaut son pesant de cacahuètes.

Oscar est attachant, dans sa fragilité, son empathie et sa difficulté à canaliser ses émotions. Il fait de lui un personnage auquel les jeunes peuvent facilement s'identifier. Il n'est pas parfait, mais c'est un bon gars. Théo arrive ainsi à nous conter cette histoire poétique mais brutale (mais le contenu est en noir et blanc, cela atténue grandement les giclées de sangs et les scènes d'ultra violence), afin de véhiculer des valeurs et thématiques intelligentes, comme l'intolérance et le racisme. Mais en vrai, celui que j'ai beaucoup adoré c'est quand même cet adorable chien sauterelle qui le suit partout (ça aurait fait une chouette peluche).

Chronique tardive, certes, mais chronique quand même, histoire de vous montrer que chez ActuSF et ben on salue nous aussi le travail de ce cher Théo. Merci à toi !