On a connu Yann comme scénariste sur la série Le marsupilami (avec Batem et Franquin) mais il a officié sur Lucky Luke ou des séries comme Odilon Verjus ou Nuits blanches. On l’a vu aussi contribuer au scénario du dernier album Spirou du duo Morvan/Munuera, Aux sources du Z.
Schwartz se veut quant à lui un disciple d’Yves Chaland, dessinateur disparu prématurément en 1990. Le duo Yann/Schwartz a déjà donné Le groom vert de gris, La femme léopard et Le maître des hosties noires, des hors-séries de Spirou très différenciés. Ils refont équipe pour une nouvelle série, Atom Agency, dont le titre du premier tome, Les bijoux de la Bégum, fait directement référence aux 500 millions de la Bégum de Jules Verne. Alors, ça vaut le coup ?
Les années quarante comme vous y étiez !
Bienvenue à Paris après-guerre où le jeune Atom Vercorian, fils de flic, ronge son frein et rêve d’être détective privé. Lorsque la richissime Om Habideh, épouse de l’Aga Khan, se fait dérober ses bijoux, il décide de lancer l’agence Atom, avec l’aide des tuyaux des collègues de son père (arméniens comme lui) et de la belle mimi qui ne rêve que de coucher avec lui.
Atom se lance dans l’enquête pendant que Mimi réussit à rallier à leur cause Jojo la toupie, un catcheur fort en gueule. Et c’est parti pour une enquête haute en couleur !
Rétro noir ?
Voici un album savoureux. Yann l’a truffé de dialogues référentiels, surtout dans la bouche de Mimi. Le dessin se veut volontairement rétro, inspiré de la ligne claire chère à Hergé et Edgar P. Jacobs. On navigue donc dans une atmosphère de polar à l’ancienne, proche des dialogues à la Audiard et parfois on se dit que Gabin va débarquer.
Après, le retro peut aussi rebuter des lecteurs : l’album s’adresse donc à des amateurs adorant ce type d’ambiances. Malgré cette limite, on peut considérer cette bande dessinée comme une réussite dans son genre. Recommandé !