Livre
Photo de Voile vers Sarance

Voile vers Sarance

Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 26/09/19  -  Livre
ISBN : 9791036000133
Commenter

Dire de quelqu'un qu'"il fait voile vers Sarance", c'est dire que sa vie s'apprête à basculer ; s'envoler vers la lumière et la fortune ou s'abîmer dans un précipice sans retour. Le triomphe ou le malheur. Et c'est vers Sarance, joyau du monde et cœur d'un empire, que ses pas mènent le mosaïste Crispin de Varène. L'empereur Valerius a entrepris d'y élever le sanctuaire de la Sainte-Sagesse, le plus somptueux que le monde ait jamais connu, à la gloire de son règne autant que du dieu unique, et il lui faut l'artiste qui enrichira de mosaïques sa nef et sa gigantesque coupole. Le défi serait immense à lui seul, mais le monde n'est pas si simple où Crispin s'aventure : les schismes guettent, le paganisme rampe, la guerre menace, le surnaturel jaillit au détour d'un chemin. Et, comme toujours, le mouvement de l'histoire emporte le destin des "enfants de la terre et du ciel". C'est cela que Guy Gavriel Kay n'a de cesse d'explorer avec une douloureuse bienveillance. Cette fois, c'est de la Constantinople de Justinien au VIe siècle de notre ère, capitale de l'Empire romain d'Orient, qu'il s'est inspiré pour composer le diptyque de "La mosaïque sarantine", dont Voile vers Sarance est le premier volet.

SylvainB   - le 23/01/2020

Guy Gavriel Kay - Voile vers Sarance

De Tolkien à la fantasy historique

Écrivain canadien, Guy Gavriel Kay a fait son entrée dans la littérature de fantasy en travaillant à la mise en forme du Silmarillon de Tolkien. Il publie ensuite des romans, particulièrement la trilogie de Fionavar. Il se découvre ensuite un goût pour la fantasy historique auquel on peut rattacher le cycle de « La mosaïque sarantine ». L’intrigue se passe, quelques siècles plus tôt, dans le monde « méditerranéen » décrits dans Les Lions d'Al-Rassan et les Enfants de la terre et du ciel (romans à succès de l’auteur), et met en scène la ville de Sarance (très inspiré de Constantinople). Publié en 1998, Voile vers Sarance en constitue le premier tome et est aujourd’hui réédité dans une nouvelle traduction par l’Atalante.

L’appel de Sarance

On découvre ainsi l’histoire de Crispin de Varène, un mosaïste rhodien qui a perdu sa femme et ses filles l’année précédente de la peste. Crispin est l’associé de Martinien, dont la réputation est connue jusqu’à Sarance, de l’autre côté de la mer. L’empereur Valerius II et son épouse Al envoie un messager pour convier Martinien à Sarance car il a besoin de ses talents pour décorer une basilique en hommage à Jad, le dieu unique. Mais Martinien est trop vieux et décide d’envoyer son associé, qu’il estime aussi doué que lui, à sa place. Crispin renâcle mais finit par accepter de quitter sa maison. La reine Gisèle de Batiare le convoque et lui délivre un message à donner uniquement à l’empereur….

Le voyage

Martinien a recommandé Crispin à Zoticus, un alchimiste qui fabrique des oiseaux mécaniques. L’un d’entre eux, Linon, choisit d’accompagner Crispin. Ce dernier part donc sur les routes. Il rencontre dans une auberge la jeune esclave Kasia, promise au sacrifice à un dieu païen. Crispin décide de l’aider, contre les objurgations de Linon. Il ne sait pas à quel point il va compliquer son voyage. Et comment va-t-il, une fois à Sarance, réussir à échapper à la colère de l’Empereur lorsqu’il aura compris n’est pas Martinien ?

Ne jamais bouder son plaisir

Voile vers Sarance est une invitation au voyage pour tout amateur de fantasy et aussi pour tous les « byzantinistes » (mon maître Jean-Claude Cheynet apprécierait beaucoup). On reconnait sans peine Byzance derrière Sarance, Rome derrière Rhodia, Justinien et Théodora derrière Valerius et Alixana. Saluons la très bonne documentation de Guy Gavriel Kay. Saluons aussi sa très bonne narration et son goût pour ses personnages : Crispin est très bien campé, des femmes comme Kasia ou Alixana aussi. Malgré quelques longueurs, Voile vers Sarance est un pur délassement très bien mené. Chapeau, on lirait bien la suite !

 

Sylvain Bonnet

Guy Gavriel Kay, Voile vers Sarance, traduit de l’anglais par Mickaël Cabon, L’atalante « la dentelle des cygnes », septembre 2019, 524 pages, 25,90 €

Genres / Mots-clés

Partager cet article

Qu'en pensez-vous ?