Alain au Pays des Merveilles

Alain au Pays des Merveilles

Le retour d'un peu d'humour?

Delcourt remet le couvert une fois de plus avec Davy Mourier, cette fois accompagné de Monsieur Poulpe et Ariel Bittum, pour un autre album BD dans sa collection bien-nommée Une case en moins. Pour rappel, j’avais vraiment – et contre toute attente – aimé la BD décalée parue quelques mois plus tôt Les Souvivants. Alors une nouvelle réussite?

Alain au pays imaginaire

Alain, dessinateur de BD raté, se résigne à trouver un travail sérieux : agent du ministre de la censure. Mais, à peine prend-il son poste que, dissipé, il pénètre dans le pays imaginaire, peuplé de petits gribouillis cherchant à résister à la censure. Alain sera-t-il l’homme de la situation?

Un album sans prétention

L’intrigue a quelque chose de touchant : un adulte abandonne son rêve d'enfant et décide de prendre sa vie en main, car c’est ce que les gens font, quand ils sont adultes et responsables. Le dessin, l’imaginaire et le créatif, ce sont des enfantillages. Pourtant tout cela le rattrape et il est obligé d’embrasser son destin de dessinateur pour sauver le pays des merveilles.

L’intrigue est simple mais symbolique : ne perdez pas de vue, dans votre quotidien, l’imaginaire est un jardin qui se cultive (nous avons d'ailleurs quelques bonnes graines en stock : je vous mets mes coups de cœurs 2019 en lien sous l'article). Et peu importe ce que vous en ferez, entretenez le moindre gribouillis.

L’album prend une autre dimension lorsqu’il vous remet le soin de dessiner certaines parties de l’histoire. Et si l’on se prête au jeu, c’est vrai que c’est sympa! On se retrouve à dessiner un gribouillis nommé Rachid chevauchant une magnifique loutre de guerre... Ahrem. Bon, je me suis peut-être un peu trop pris au jeu.

Après, une fois ce côté découverte passé, l’avancée dans l’histoire est très ralentie du fait des nombreuses séances dessins. Encore une fois, l’intrigue est simpliste et si le dessin ne vous intéresse pas (il s’agit surtout de vous divertir, pas de réaliser un chef d’œuvre) alors l’album a assez peu d’intérêt. J’ai même trouvé l’humour plutôt plat, de l'ordre de la gentille blagounette.

Bref, si vous êtes du genre à acheter des cahiers de coloriages zen pour vous changer l'esprit, vous allez probablement beaucoup aimer (et vous avez une histoire en plus des ateliers!). Autrement, vous risquez de faire le début puis de le délaisser.